Un mérou observe le tome de mon appareil photo sous-marin.

Plonger à El Hierro

Est-il possible de tomber en amour pour un lieu de vacances ? C’est ce qu’il m’est arrivé en allant plonger à El Hierro.
Cela faisait à peu près 10 ans que j’avais envie de me rendre dans cette destination. 

Autant vous le dire tout de suite : El Hierro est une destination qui se mérite, mais quelle incroyable destination !

Different Dive a El Hierro

Pourquoi plonger à El Hierro ? Où se trouve cette île incroyable ?

Plus au sud ouest des îles des Canaries, El Hierro est déclarée réserve biosphère par l’UNESCO en 2000.

Quelques années plus tard en 2011, une éruption volcanique sous-marine transforme les fonds marins créant des failles et autres pinacles accueillant une faune sous-marine riche et variée.

On vient à El Hierro pour la tranquillité, la vie marine abondante ou les randonnées dans des paysages mêlant terre volcanique noire et forêts. El Hierro est une destination de plongée absolument incroyable.

Si on sait que nous croiserons la route de nombreux animaux marins, nous espérons secrètement apercevoir un requin-ange ou le célèbre requin féroce.

Comment se rendre à El Hierro ?

Le voyage vers El Hierro est un peu long. En effet, de Paris ou Bruxelles, il faut prendre l’avion vers une des autres îles des Canaries. Pour ma part, le vol aller faisait une heure d’escale à La Palma avant d’atterrir à Tenerife. 

En choisissant l’option de l’escale à Tenerife, deux choix s’offrent à nous : soit aller rapidement à l’autre aéroport de l’île (+/- une heure de route) pour prendre un vol inter-île, soit prendre le ferry. 

Comme je suis une grande romantique, j’avais choisi la deuxième option. Je m’imaginais bien voir l’île d’El Hierro où j’allais plonger se découvrir lentement à mon regard. Pas de chance ! Il pleuvait ce jour-là sur Tenerife où il nous fallait patienter sept heures avant le départ du ferry.

Quelques heures à Santa Cruz de Tenerife

Hormis les températures bien plus clémentes, avec la pluie nous n’étions pas dépaysés devant la belgitude ambiante qui régnait à Tenerife. Santa Cruz de Tenerife me fait légèrement penser à la côte belge.

En effet, de hauts buildings longent la digue où les touristes affluent malgré le mauvais temps. Les restaurants et les magasins font le plein. 

Un petit air de « on ira tous à Torremolinos » me trotte dans la tête quand je me promène sur cette digue. Je regarde autour de moi et une fois de plus je fais le constat que j’aime les endroits plus authentiques, plus naturels et vraiment plus sauvages.

Il n’empêche qu’il y a des petits restos sympas sur le bord de mer.

La traversée vers El Hierro 

Si comme moi vous décidez de prendre le ferry, sachez qu’il faut arriver au moins une grosse heure avant l’heure prévue pour l’embarquement. C’est long. Ça prend du temps.

Ensuite, il y a encore quelque trois heures de traversée. Nous avions choisi cette option à cause de mon romantisme et parce que nous avions loué une voiture pour l’ensemble du séjour : pour la partie sur El Hierro et pour le séjour de trois jours plus tard sur Tenerife.

À refaire, je prendrai peut-être bien tout de même l’avion. C’est plus rapide et il n’y a pas le temps d’attente entre le premier avion et le bateau. Je louerais une voiture directement sur place à El Hierro et puis j’en louerais une autre pour Tenerife.

Après une navigation houleuse (le temps était vraiment mauvais) sur un bateau gigantesque qui n’a qu’une toute petite terrasse extérieure (à l’arrière), nous sommes finalement arrivés sur l’île en soirée.

Le temps couvert et l’heure tardive ne nous ont pas permis d’admirer la vue. Pas plus que le brouillard épais qui nous a accompagnés presque jusqu’à La Restinga.

Parce que voilà, une fois sur l’île, il faut encore rouler une heure pour arriver.

Je vous l’ai dit : El Hierro est une destination qui se mérite… Et c’est peut-être un peu ça aussi qui la rend vraiment exceptionnelle.

Paysages du sud ouest de l'île de El Hierro aux Îles Canaries.

Plonger à El Hierro : la découverte 

Après une bonne nuit réparatrice, nous sommes accueillis par Céline et Claude dans leur club le Méridiano Cero. 

C’est en décembre 2021, lors de l’un des apéros du dimanche soir sur le blog, que j’ai pu rencontrer ces deux passionnés.

En effet, après avoir proposé à Claude de faire partie du livre Photographes sous-marins : 20 talents à découvrir, j’avais eu envie d’échanger en direct avec Céline sur la thématique des requins féroces. 

Plus qu’une découverte d’une espèce de requins, c’est l’histoire de Céline et Claude qui m’a aussi interpellée.

Car ces deux-là ont suivi leur rêve. Après des années à naviguer sur les eaux de la mer Rouge, ils ont décidé de reprendre un club sur l’île d’El Hierro. Et moi, j’adore ça, les gens qui osent !

Dès notre arrivée, Jesus, un instructeur qui travaille pour eux nous gratifie de son beau sourire en nous lançant quelques mots en espagnol. Le ton est donné.

Claude Lespagne, Hélène Adam, Céline Cozic et Jesus devant le bateau de plongée à El Hierro.

Organisation et sites de plongée

Le centre de plongée est accueillant, bien organisé et propre (oui, ça compte). Deux casiers notés à nos prénoms nous attendent.

Nous gréons nos blocs avant que Claude ne les mette avec les autres dans le coffre de sa camionnette. Pendant ce temps-là, nous nous équipons. Ici pas de portage. Le matériel lourd est transporté jusque sur le quai à quelques mètres du bateau. 

Les plongeurs et plongeuses traversent deux-trois rues avant de longer la plage puis le quais et d’arriver au bateau : un beau semi-rigide qui peut accueillir bien plus de personnes que le nombre limite imposé par Céline et Claude.

Du coup, pas de soucis de place. Nous avons de l’aisance, c’est très confortable.

Durant le trajet, nous en profitons pour faire la connaissance des autres plongeurs et plongeuses venus, comme nous, découvrir les fonds marins d’El Hierro.

Arrivés sur place, nous formons une chaine sur les escaliers afin de charger le matériel sur le bateau sans effectuer de portages trop lourds et trop longs.

Il n’y a pas de possibilité de plonger au NITROX au Meridiano Cero Club. Mais les plongées se font majoritairement dans la zone des 0 à -25m. C’est là que le spectacle se déroule.

Une planification bien rodée

L’horaire est toujours le même : arrivé à 8h30 au centre. Equipement. Départ à 9h vers le port.

L’organisation prévoit deux plongées sur la matinée. L’intervalle de surface est suffisamment long et nous en profitons pour manger quelques biscuits, pour nous réhydrater et/ou pour aller aux WC du port quand nous y revenons entre deux immersions.

Nous rentrons vers 13h au centre de plongée après avoir déchargé ensemble le bateau et fait la petite balade du retour.

Vers 14h, nous dégustons une spécialité locale dans un des restaurants de la ville. Ensuite, c’est l’heure de la sieste. En fin de journée, nous faisons de longues balades pour admirer le soleil, les vagues qui frappent la roche et l’océan, si grand.

Le soir, dans le calme de La Restinga, nous tombons facilement dans les bras de Morphée.

Quelques mots sur les plongées successives

Pour des questions de sécurité et de prévention des accidents, j’ai pour habitude de choisir des centres de plongées qui proposent des immersions le matin et l’après midi. Cela, car j’aime avoir un long intervalle de surface. Après tout, je suis en vacances et je n’ai pas envie de me presser.

Cependant, l’organisation des plongées à La Restinga est cohérente du fait de la faible profondeur des immersions. Mais aussi au regard du temps long passé en surface entre les deux plongées.

Nous avons de ce fait tout le loisir de nous reposer le reste de la journée.

Hélène Adam prête à entrer dans l'eau à El Hierro.

Plonger à El Hierro dans la réserve marine de Mar de las Calmas

Nous avions choisi la période dans l’espoir d’apercevoir des requins-féroces. Comme le vent est encore bien présent début septembre, nous allons nous immerger exclusivement au sein de la réserve marine, bien protégée.

Cette aire est fortement réglementée et surveillée. En effet, il est obligatoire d’être accompagné d’un guide habilité. De plus, il est interdit de dépasser la profondeur de -40m ou de faire des plongées avec décompression.

Enfin, chaque site ne peut accueillir que 12 plongeurs en même temps. Autant vous dire qu’il n’y a pas foule dans l’eau. C’est un luxe apprécié !

Comme les sites sont très préservés, ils sont riches en vie marine et procurent cette sensation incroyable d’être vraiment seul au monde dans l’océan. Il existe de nombreux sites pour plonger à El Hierro. 

Je vais vous parler de quelques-uns d’entre eux. C’est parti !

Une murène vue en allant plonger à El Hierro sur le site de El Bajon.

6 spots de plongée à découvrir

El Bajon : le sauvage

Le site d’El Bajon est très réputé, notamment pour les mérous qui y sont en nombre. Un peu au large, le tombant sur ce sec dévale bien plus bas que -40 m, mais nous décidons de rester à -25 m maximum pour profiter plus longtemps de la plongée.

Dès l’immersion, nous croisons un couple de mérous. 

Alors qu’il y a beaucoup de vie tout partout, mon attention est soudain fixée sur une ceinture de Vénus. En effet Didier me montre cette créature fascinante et je ne peux m’empêcher de la filmer et de la regarder vraiment longtemps. 

Les autres plongeurs continuent et je les rejoins au milieu d’une multitude de poissons-perroquets, de barracudas, de mérous, de murènes et d’autres poissons de toutes les couleurs.

Plus loin j’observe mon binôme qui regarde une cigale de mer. Il ne voit pas le mérou juste en dessous de lui. Il faut dire que tout est beau, partout.

Plus tard, nous nous rappellerons que les mérous sont très territoriaux. Celui qui regardait mon binôme n’a pas spécialement apprécié son intrusion dans son territoire. Je m’attarde sur l’observation de deux murènes calées dans une faille.

À ce moment, elles bondissent pour se mordre, ce qui me fait faire un large bond en arrière. J’ai beau ne pas avoir peur des murènes, je sais aussi qu’il faut être prudente avec elles.

Au large d’El Bajon, un banc de Caranges nous donne furieusement envie de l’approcher. Aussi, avec Claude et Didier, nous nous éloignons du tombant pour nous sentir faire partie de ce tout.

La magie opère, je suis conquise.

Un mérou regarde l'objectif.

La Heradura : la tranquille

Pour cette plongée sur un plateau, l’ambiance est très spéciale. Ici on a l’impression de survoler un pays de peluches, de flocons, tout est blanc. 

Les algues ont cette drôle de couleur et flottent un peu partout autour de nous. Mon regard s’arrête sur une Doris dalmatien. Plus loin, les murènes, les crevettes des Canaries, les girelles en pleine reproduction, les grosses crevettes et les cigales de mer nous font l’honneur de leur présence.

Néanmoins, nous restons bien prudents, car les fonds sont remplis de vers de feu. Attention de ne pas les effleurer par mégarde au risque d’être brûlé.

Une anémone se balance au gré du courant à El Hierro.

Le site fascinant d’El Desiertio 

Sans doute le site qui m’a le plus impressionnée sur cette île magnifique. Et pour cause ! El Desiertio (le désert) est une immense étendue de plus de 11km d’anguilles jardinières !

Impossible de savoir où poser le regard : elles sont partout autour de nous, grandes et paisibles. Elles se balancent au gré du courant attrapant çà et là du plancton.  

Le site est absolument bluffant, fascinant. 

Contemplative née, je pourrais rester une plongée entière sur cet endroit tellement c’est impressionnant. À notre demande (et parce que les binômes changent), nous y ferons trois immersions avec, pour moi, toujours autant de bonheur. 

Sur ce même site, plus bas dans les roches, nous croiserons également des raies papillons et pastenagues. 

Durant l’une des plongées sur El Desiertio je me ferai poursuivre par un baliste qui a finalement réussi à me mettre mal à l’aise. La fin de la plongée sur ce spot est très jolie également avec beaucoup de vie en dessous des roches donnant au-dessus un drôle de jacuzzi. 

Sur le site de Desierto à El Hierro, on peut plonger sur une énorme étendue d'anguilles jardinières.
Une vive sur un fond sablonneux aux Îles Canaries.
Un baliste curieux.
Uen anguille jardinière sort du sable. En arrière plan plusieurs anguilles sortent sur ce site de El Desierto.

Punta Tacorone : la piscine

Céline avait décidé de nous emmener Didier et moi pour une immersion spéciale photographes (traduisez « lents » 😁) qui s’est révélée merveilleuse elle-aussi. 

Dès la tête sous l’eau, une longue coulée de lave laisse apparaître de jolis jeux de lumière, des couleurs impressionnantes et beaucoup de vie. Plus loin, nous tombons sur un immense banc de poissons qui passent et repassent juste au-dessus de nos têtes.

Alors que nous passons dans une sorte d’arche, nous aboutissons dans la piscine naturelle où de nombreux baigneurs sont occupés à s’ébattre.

Sur le retour, nous nous dirigeons vers le bateau. Soudain, nous croisons la route d’une serpentine. Nous faisons un bout de chemin avec elle puisqu’elle va dans la même direction. Et je ne peux m’empêcher de la photographier.

Il y a énormément de vie variée sur ce site. Les paysages sous-marins me paraissent sublimes. Perdue dans la contemplation, je pense à ce moment que les fonds marins ici n’ont rien à envier à la mer Rouge. Bref, je suis extrêmement bien. 

Céline Cozic filmant un banc de sardines à El Hierro.
Les baigneurs profitent de la mer.
Tombant coloré en plongée à El Hierro.
Didier observe une serpentine en plongée à El Hierro.

El rincon : le site le plus simple pour plonger à El Hierro

Situé juste derrière la digue du port, le site de El Ricon à l’avantage… d’être tout près justement.

Après avoir palmé quelques minutes au-dessus d’un paysage floconneux d’algues blanches, nous arrivons au bout de la langue de lave. Là, d’énormes langoustes se dissimulent sous les roches, impressionnantes.

Sur le retour, nous observons une multitude de poissons-trompettes qui font l’orchestre.

Sur ce spot, il est possible d’apercevoir un mérou tropical, rouge à point bleu. En fin de plongée, alors que nous pensons le spectacle terminé, d’énormes bancs d’alevins virevoltent au-dessus de nos têtes.

Avec la lumière du soleil qui filtre dans l’eau, ce ballet incessant est merveilleux. Soudain, deux gigantesques serioles nous frôlent. Plus loin d’autres serioles croisent un banc de sardines.

La fin de plongée est étourdissante et il me faut tout ce que j’ai de force et de détermination pour rejoindre les autres sur le bateau. Encore une minute, j’arrive !

Punta Lajial : bienvenue sur le site de l’euromillion

Annoncé comme un site sans poissons particuliers, Punta Lajial est un des spots où j’ai été le plus bluffée en venant plonger à El Hierro. Cela parce qu’il m’a offert ce que j’aime peut-être le plus en plongée… une immersion à 360° au milieu des poissons.

Pour cette immersion, nous descendons Céline, Didier et moi-même et apercevons immédiatement des mérous. Ça débute bien.

Une serpentine s’effraye de nous voir passer et décide d’aller plus loin montant rapidement en pleine eau. Après avoir passé la langue de lave, nous apercevons des bancs de poissons. 

Claude nous avait dit que ce site de Punta Lajial c’était comme euromillions. Soit on ne voyait rien, soit il y avait de très belles surprises. La surprise est totale tellement les bancs de poissons nous entourent de toutes parts. Magique. Aussi, nous décidons de passer toute la plongée juste à cet endroit-là.

Quelques poissons-limes viennent se joindre à nous pendant qu’une ceinture de Vénus nous fait la surprise de venir danser devant nos yeux émerveillés.

Les girelles se reproduisent en nombre, mais je n’arrive pas à saisir l’instant avec mon appareil photo. Il faut dire qu’elles sont vraiment rapides. 

Une fois de plus, j’ai tout le mal du monde à sortir de l’eau. L’émotion est trop forte et, pendant un instant, j’ai le sentiment et la sensation de faire partie de ce monde complètement dingue de la vie sous-marine.

Plonger à El Hierro sur d’autres spots

D’autres sites mériteraient évidemment que l’on parle d’eux. C’est le cas de nombreux sites de plongée à la biodiversité incroyable tout autour de La Restinga.

Comme celui de El Salto plein de recoins et petites cavernes aux ambiances enchanteresses. Pour peu, on se croirait dans les cénotes. À l’intérieur de ces cavités, le fracas des vagues contre les roches de la côte se répercute dans nos corps. C’est une sensation des plus étranges.

Comme il y avait du vent la semaine où j’étais sur l’île, nous avons dû nous contenter de plonger dans la réserve. Cependant, il y a d’autres sites à explorer. Tant mieux, car j’ai déjà prévu d’y retourner.

Hélène Adam et son binôme dans les eaux claires et tempérées des Îles Canaries.
Ambiance sous marine immense des plongées à El Hierro.

Particularités des plongées à El Hierro

  • Destination accessible à un coût abordable.
  • Zone classée réserve biosphère par l’UNESCO.
  • Les plongées sont peu profondes et les sites variés.
  • Chez Céline et Claude, on fait deux plongées en matinée en prenant le temps d’un bel intervalle de surface. 
  • De nombreuses plongées se font dans la réserve.
  • Les températures extérieures sont douces toute l’année ; de 19 à 30°C
  • La température de l’eau varie de 19°C (hiver) à 25°C (été)
  • La vie marine change au fur et à mesure des saisons.
  • Si on plonge 365 jours par an à El Hierro, il semble que les meilleures périodes soient le printemps et l’automne.
  • Les navigations sont généralement courtes (maximum un quart d’heure) ce qui est très confortable notamment pour les gens qui n’aime pas avoir de longues navigations ou qui sont très pressées d’aller faire pipi.
  • Attention à l’altitude. La Restinga se trouve en bord de mer. Mais dès que vous voulez aller visiter une autre partie de l’île, vous devrez monter en altitude, ce qui n’est pas recommandé pour la plongée. Mieux vaut prévoir un ou deux jours « off » de manière à partir serein. 
  • La vie est sereine à El Hierro, dans l’eau aussi. Pas de stress.
Claude Lespagne, Hélène Adam et Céline Cozic sur le bateau de plongée à El Hierro.

Faune et flore marine… et quand aller plonger à El Hierro ?

Mérous, murènes, cigales des mers, barracudas, caranges, sérioles, poissons-coffre, thons, anguille jardinière, raies (mantas, mobulas, pastenague ou papillon)… il y a de quoi faire plaisir à tout le monde sur cette île où se mélangent les espèces tropicales, méditerranéennes et océaniques.

Cependant, il est aussi possible d’observer le requin-ange entre novembre et mars. 

Pour les plus chanceux, le requin-féroce peut faire son apparition durant l’été. Les femelles remontent alors des profondeurs pour donner naissance aux petits.

El Hierro est un des seuls endroits au monde (le seul ? ) où il est encore possible de plonger avec les requins-féroces certaines années. Jusqu’à quand ?

Contrairement à ce que leur nom pourrait faire croire, les requins-féroces ne le sont pas, comme la plupart des requins !
Son nom vient de sa dentition impressionnante.

Quel niveau de plongée ?

Les plongées à El Hierro sont accessibles à tous les niveaux de plongée. Les mises à l’eau à l’abri dans la réserve sont simples. L’eau est claire et plutôt chaude. Certains se rendent même sur l’île pour s’initier à la plongée sous-marine.

Quel équipement choisir ?

Comme d’habitude, le choix de la combinaison de plongée dépendra de votre perception du froid. Pour ma part, comme je suis très frileuse, j’ai opté pour une semi-étanche. J’ai eu bien chaud et c’était parfait.

Sur place les clubs peuvent vous louer des combinaisons 5mm avec le reste du matériel. Si cela peut suffire en été, c’est pour ma part un peu juste pour le reste de l’année.

Prévoyez également des bottillons ou des chaussures pour marcher jusqu’au quai. Pour une fois, j’avais opté pour des palmes réglables avec chaussons (alors que je leur préfère les palmes chaussantes quand les températures le permettent).

Cela m’a valu une belle ampoule qui a mis plus d’un mois à guérir. Si vous choisissez la formule avec les bottillons et que vous êtes sensibles aux ampoules, préférez les chausser une fois sur le bateau pour limiter leur usage à la partie « dans l’eau ».

Pour le reste, n’oubliez pas votre appareil photo… les fonds sont si beaux!

Uen murène vue de près.

Le concept de la plongée luxueuse… sans luxe

Avec l’organisation de Céline et Claude, aucune sensation d’être épuisé.

En effet, il y a quasi zéro portage. Pour se rendre sur le bateau, il nous faut marcher un tout petit peu entre le centre et le port. Mais cela, juste avec notre combinaison et notre sac d’affaires personnelles (gourdes, petits appareils photo…).

L’ambiance est très conviviale. Céline, Claude et Jésus sont accueillants et bienveillants. Notez aussi que, comme ils parlent français, c’est un véritable atout pour les personnes qui ne parlent pas d’autres langues. Et pour les autres aussi.

La plongée ici à El Hierro au Meridiano Cero Club propose une autre idée du luxe en plongée. Quasi pas de portage, un décor accueillant, un bateau qui emmène peu de personnes et surtout jamais plus de 12 personnes dans la réserve sur des sites protégés.

Du coup, la destination fait partie des endroits au monde où finalement on se sent complètement faire partie d’un tout avec la vie sous-marine.

Tout cela participe à une certaine idée de la plongée ultra luxueuse… sans luxe.
Inventer ce concept, il fallait le faire !

De plus, le centre a obtenu les labels ECOSUB de la FFESSM, Blue Océans et aussi Longitude 181. Un centre avec une approche respectueuse de l’environnement.

Vous l’avez compris, je suis totalement sous le charme !

Une serpentine appelée aussi Carmelita aux Îles Canaries.

La Restinga

La Restinga est une toute petite ville coincée au sud de l’île entourée de paysages volcaniques. Avec ses rues et ruelles en pente, elle a peu de circulation et beaucoup de sourires des personnes qui s’y promènent.

Très clairement, la ville est orientée vers la plongée sous-marine. Cela se voit jusque sur les abris-bus.

Comme la plupart de la côte est composée de roche volcanique sur laquelle il est compliqué de marcher, la ville a placé tout un « circuit » de petits chemins en bois et de pontons de mise à l’eau pour les baigneurs. En plus d’être pratique, c’est très joli.

Dès midi, les gens se rassemblent dans l’un des restaurants proches du port. L’ambiance est bon enfant. Et bien que nous soyons en septembre, il y règne un petit air de vacances.

Les restaurants servent de nombreux plats de poissons et de viandes. Cependant, malgré le fait que j’ai décidé de ne plus manger de poissons (et quasi plus de viande non plus), j’ai très bien mangé dans les établissements de la ville que j’ai fréquentés. Les produits sont frais et locaux. Il y a 2-3 magasins qui permettent aussi de se réapprovisionner.

Les restaurants que j’ai appréciés : Tasca la Restingolita, La Vieja Pandorga, Casa Juan et Amore Mio.

Notez aussi que El Hierro (et La Restinga) est en voie de devenir complètement indépendante en énergie. Cela en utilisant des sources renouvelables.

Hélène Adam sur une mise à l'eau sur la plage de La Restinga.
Les papas con Mojo; une spécialité des Îles Canaries de petites pommes de terre cuites dans leur peau avec beaucoup de sel et des sauce délicieuses.
Hélène Adam couché sur le banc avec l'inscription La Restinga à El Hierro.
La ville de La Restinga à El Hierro vue du port.

Hôtel et résidence : où se loger à El Hierro ? 

Si vous aimez les grands resorts, vous risquez d’être déçu. En effet, il n’y a pas d’hôtel à La Restinga, mais de nombreuses locations très sympas.

Pour ma part, j’avais opté pour la résidence Ablancas parce qu’il y avait une piscine (je n’y ai même pas été 🙈).
Avec ma chambre proche de la mer et les fenêtres grandes ouvertes, j’ai pu dormir toute la semaine au son des vagues… que du bonheur !

Le port vu de nuit à La Restinga à El Hierro.

Quelles sont les contraintes de l’île de El Hierro lorsque l’on plonge au départ de La Restinga ?

Un des inconvénients d’aller plonger à El Hierro au départ de La Restinga est que dès que l’on veut aller quelque part, il faut rouler relativement longtemps. A côté de cela, cette ville a des allures de petit quartier où tout le monde se connaît. Il y fait bon vivre.

De plus, on ne ressent aucune insécurité ou quelconque trace d’agressivité. J’ai ce sentiment d’être complètement déconnectée du monde.

Comme le village est coincé près de la mer, il faut forcément monter pour aller ailleurs. Cela n’est pas vraiment très compatible avec l’activité de plongée.

Aussi, il faut attendre quelques heures avant de pouvoir aller explorer l’île. Le mieux serait certainement de faire l’impasse sur une ou deux journées de plongée pour aller visiter El Hierro et prévoir l’une ou l’autre randonnée.

Les amateurs de paysages grandioses et de balades vont être ravis. Par contre, il y a peu d’oiseaux, mais également très peu d’insectes. Et de très nombreux chats qui se reproduisent en nombre et se retrouvent partout dans les villes et villages.

Du côté de La frottera, le vent souffle fort. Hélène Adam assise sur une plage à El Hierro.

Que faire, que voir à El Hierro ? Tourisme entre volcans et océans 

Hormis la plongée, il y a d’autres activités à faire à El Hierro. 

De nombreuses piscines naturelles (Charcos) sont disséminées tout autour de l’île. Il faut dire qu’avec ses côtes sauvages et escarpées, El Hierro manque de plage pour se baigner. L’alternative des piscines est dès lors très appréciée. 

Au départ de La Restinga, vous pouvez faire de longues balades au bord de la mer sur les roches volcaniques. Plus haut, une immense pinède permet des excursions de toute beauté.

Ayez la curiosité de faire la balade qui termine au mirador de La Llana en haut de l’île. Vous aurez une vue époustouflante sur la baie de La Frontera.

Si vous n’avez pas peur des petits chemins caillouteux en voiture, allez admirer le coucher du soleil sur le point culminant de l’île. Le vent est puissant le soir au mirador de Malpaso et, au loin, le Teide (point culminant de Ténérife) se dévoilera à votre regard.

Une piscine naturelle à la Frontera à El Hierro.
LA Frontera (El Hierro) vue du mirador de La Llania.

Sports, explorations et découvertes gustatives

Nul doute que vous croiserez la route de nombreux randonneurs et de cyclistes, car l’île offre aussi de multiples possibilités de rouler avec un VTT sur des petits chemins.

La partie extrême sud d’El Hierro abrite le phare de Orchilla. C’est le point le plus au sud de l’Europe continentale. Et c’est de toute beauté. Vous pouvez bien entendu aller au centre d’interprétation voir l’arbre Garoé et comprendre comment il permet de recueillir l’eau de pluie. 

Ne quittez pas l’île sans aller admirer le point de vue près du restaurant du mirador de La Pena. Peut-être aurez-vous envie de vous attabler pour siroter une excellente boisson ou pour manger un bout. De là, vous aurez la pleine vue sur l’île de La Palma.

À El Hierro vous pourrez randonner, vous initier au parapente ou vous baigner dans des piscines naturelles.

Mais aussi admirer des points de vue impressionnants. Enfin vous pourrez déguster une cuisine du terroir, goûter aux ananas doux et sucrés ou découvrir le vin de l’île.

Restaurant gastronomique du mirador de la Pena à El Hierro.

Pourquoi je retournerai plonger à El Hierro  

El Hierro est une île à quelques heures seulement du continent européen.

Un endroit où une réserve marine propose des immersions surprenantes dans une eau claire et tempérée toute l’année. Des spots très peu fréquentés avec une richesse sous-marine bluffante. 

De plus, La Restinga, est une petite ville accueillante où il fait bon vivre et dans laquelle, l’espace de quelques jours, on se fond à la population avec un plaisir non feint. J’avais choisi le mois de septembre pour espérer voir les requins-féroces, mais ils n’étaient pas au rendez-vous.

Dès lors, je n’ai pas pu voir de requins-anges ni faire de plongées de nuit dans le port qui sont, parait-il, fabuleuses. Quitter El Hierro était un peu comme partir de chez moi…

Très certainement pour moi, un énorme coup de coeur !

Plus d’infos sur le centre de Céline et Claude 👉 via leur site web.

Plonger à El Hierro, ça vous tente ? Vous avez déjà testé ?

Dites-moi cela en commentaire ci-dessous.

Et surtout… n’oubliez pas d’être heureux/heureuse 😊

Hélène