Danseuses espagnoles en plongée : le célèbre ballet d’un animal pas comme les autres

Il existe dans le fond des mers et des océans des trésors de beauté de faune et de flore aquatique. Les danseuses espagnoles en font très certainement partie. C’est lors d’une plongée de nuit en Mer Rouge que j’ai eu la chance d’en croiser pour la première fois.

Je les ai d’abord prises pour de gros mollusques quelconques. J’ai appris plus tard que les danseuses espagnoles sont des mollusques qui font en réalité partie de l’incroyable famille des nudibranches.

Elles sont même les plus grandes des nudibranches. En effet, même si elles font habituellement une trentaine de centimètres, elles peuvent atteindre la taille de 60 cm.

Danseuse espagnole : image de ma première rencontre avec ce nudibranche (limace de mer) qui ne danse pas le flamenco

Son corps aplati était décoré d’un bouquet de branchies rétractiles flottant dans le courant et donnant à ma danseuse espagnole un drôle d’air.

Bien que les danseuses espagnoles juvéniles soient plutôt jaunâtres ou blanchâtres et les individus adultes généralement de couleurs rouge orangé moucheté, ma danseuse espagnole rencontrée lors de cette plongée de nuit était uniformément rouge, éclatante.

Une danseuse espagnole coincée dans un récif.

Posée sur les coraux, la belle ne dansait pas mais se reposait paisiblement enroulant les bords de son magnifique manteau délicat contre elle créant par là une boursouflure.

J’avais tellement envie de le titiller pour la voir se mouvoir et danser sous mes yeux dans un ballet féérique. Mais, bien sûr, je ne l’ai pas dérangée et me suis contentée de l’observer avec émerveillement.

Cela, car j’avais bien entendu dire que cette belle des mers vivait en symbiose avec une minuscule crevette très certainement cachée dans le repli de sa robe.

J’ai regardé tout autour sans la toucher. Car, aussi incroyable que cela puisse paraitre, si elle perd sa minuscule crevette (notamment lorsque est dérangée et doit s’enfuir), la danseuse espagnole meurt.

D’autres expériences

Encore une bonne raison de ne pas toucher les animaux marins. Et puis, ce n’est pas tous les jours que je croise une créature des mers aussi magnifique. La regarder me suffit à faire le plein d’images pour donner à ma plongée une connotation merveilleuse.

Lors d’une plongée suivante, j’ai eu la chance de tomber sous le charme de sa ponte en forme de spirale. Elle aussi de toute beauté. Tellement jolie que j’ai décidé de la mettre en photo de couverture de cet article.

Si d’aventure vous plongez lors d’un de vos voyages en Mer Rouge, sur les côtes orientales de l’Afrique, au Japon, en Australie ou dans toutes les autres eaux tropicales ou subtropicales du bassin Indo-Pacifique, vous aurez peut-être la chance immense de rencontrer cette magnifique espèce de nudibranche.

La danseuse espagnole est-elle un poisson ? Photo d’une idée reçue

Non, la « danseuse espagnole » n’est pas un poisson mais un nudibranche, un type de mollusque gastéropode sans coquille.

Appartenant à la famille des Hexabranchidae, son nom scientifique *Hexabranchus sanguineus* signale sa particularité : « hexa » pour six et « branchus » pour branchies, évoquant les multiples branchies qu’elle porte.

Ce qui la distingue et lui vaut son nom commun est son comportement de nage unique, qui rappelle les mouvements fluides d’une danseuse de flamenco.

Vivant principalement dans les récifs coralliens des eaux tropicales et tempérées, la danseuse espagnole se nourrit d’éponges et peut atteindre une taille impressionnante jusqu’à 40 cm.

Ses couleurs vives, variant du rouge au jaune, et ses mouvements gracieux en font une créature fascinante pour les plongeurs.

Contrairement aux poissons, qui se déplacent grâce à leurs nageoires et respirent par des branchies externes, la danseuse espagnole utilise les bords de son corps en forme de jupe pour onduler à travers l’eau.

Ses branchies, situées à l’arrière du corps, sont exposées et ressemblent à des fleurs, ajoutant à son allure unique.

Ainsi, malgré son nom suggérant une affiliation avec les poissons, la danseuse espagnole est un brillant exemple de la diversité des mollusques, démontrant la richesse et la complexité du monde marin au-delà du règne des poissons.

D’où vient le nom de la danseuse espagnole ?

Le nom « danseuse espagnole » fait référence à un nudibranche particulièrement élégant et coloré, scientifiquement connu sous le nom de Hexabranchus sanguineus.

Ce mollusque marin tire son appellation poétique de sa ressemblance frappante avec une danseuse de flamenco lorsqu’il nage.

Ses mouvements ondulants et la façon dont ses larges nageoires semblent flotter et virevolter autour de son corps évoquent les robes traditionnelles des danseuses espagnoles.

Résistez à la tentation de toucher les danseuses espagnoles pour les voir se mouvoir et faire votre plus belle image. Car ces belles risqueraient de perdre leur crevette et de succomber.

Aussi, sortez votre meilleur appareil photo ou votre caméra d’action… mais gardez la distance !

Une vie en symbiose avec sa crevette 

Vous avez peut-être déjà entendu qu’il ne fallait pas déranger la danseuse espagnole de peur de lui faire perdre sa crevette. Mais pourquoi ? 

En réalité, la danseuse espagnole entretient une relation de symbiose remarquable avec une petite crevette, connue sous le nom scientifique de *Periclimenes imperator*, ou crevette impériale.

Cette interaction est un exemple fascinant de mutualisme, où les deux espèces tirent avantage de leur cohabitation.

La crevette impériale, avec son corps translucide parsemé de motifs colorés qui évoquent les ornements d’un empereur, trouve refuge et protection parmi les plis du corps de la danseuse espagnole.

En échange, elle offre ses services de nettoyage en picorant les parasites et les tissus morts sur le corps de son hôte.

Cette relation bénéfique permet à la danseuse espagnole de rester en bonne santé. Tandis que la crevette bénéficie d’un habitat sûr et d’une source constante de nourriture.

La coexistence entre ces deux créatures souligne l’ingéniosité de la nature. Cela, dans l’élaboration de stratégies de survie et d’interactions écologiques.

Les plongeurs et les photographes sous-marins cherchent souvent à capturer cette collaboration unique, symbole de la complexité et de la beauté des relations symbiotiques dans le monde marin.

Mais il faut vraiment faire attention de ne pas déranger. Les deux ont besoin l’une de l’autre pour vivre. Et comprendre donc jusqu’où ne pas aller trop loin en photo sous-marine.

Cette symbiose illustre également la dépendance étroite entre les différentes formes de vie sous-marine et l’importance de préserver les écosystèmes marins, où de telles interactions ont lieu.

Caractéristiques des danseuses espagnoles : robes, genre et infos connues

La danseuse espagnole (Hexabranchus sanguineus) est un mollusque marin fascinant, appartenant à la famille des nudibranches (limaces de mer). Cette espèce de gastéropode est célèbre pour sa beauté et son comportement unique en mer. Voici les principales caractéristiques qui distinguent la danseuse espagnole :

  • Couleurs vives : Elle arbore des couleurs flamboyantes, généralement des nuances de rouge, d’orange, de rose ou de jaune. Cela, avec des motifs variés, ce qui contribue à son nom évocateur de « danseuse espagnole ». Ces couleurs vives sont un avertissement pour les prédateurs potentiels de sa toxicité.
  • Taille : La danseuse espagnole est l’un des plus grands nudibranches. Elle peut atteindre jusqu’à 60 cm de long. Ce qui est exceptionnel pour les limaces de mer.
  • Mouvement : Son nom lui vient de sa façon unique de nager. Lorsqu’elle se sent menacée, elle peut onduler gracieusement ses lisières du corps dans l’eau. Cela évoque une robe de danseuse flamenco en mouvement.
  • Régime alimentaire : L’espèce se nourrit principalement d’éponges. Elle utilise ses radulas (une sorte de langue râpeuse) pour extraire les cellules des éponges sur lesquelles elle se nourrit.
  • Reproduction : La danseuse espagnole est hermaphrodite. Ce qui signifie qu’elle possède à la fois des organes reproducteurs masculins et féminins. Cela permet un échange mutuel de sperme lors de l’accouplement.
  • Défense : En plus de ses couleurs avertissant de sa toxicité, elle peut également se défendre. Elle le fait en libérant une substance blanche toxique pour décourager les prédateurs.
  • Habitat : Hexabranchus sanguineus est principalement trouvée dans les eaux tropicales et subtropicales, des récifs coralliens aux fonds sablonneux, jusqu’à une profondeur d’environ 50 mètres. Vous la trouverez facilement en Mer Rouge aussi.

Infos insolites sur la danseuse espagnole

La danseuse espagnole, ce nudibranche aux allures de flamenco, regorge de curiosités. Au-delà de sa danse sous-marine envoûtante, cet invertebré possède des caractéristiques uniques.

Premièrement, sa capacité de nage est exceptionnelle parmi les nudibranches. Cela, grâce à des mouvements ondulatoires. Ils lui permettent de couvrir de plus grandes distances que ses congénères habituellement plus sédentaires. Cette agilité est d’autant plus surprenante que la plupart des nudibranches se contentent de ramper sur le substrat.

Deuxièmement, la danseuse espagnole est dotée d’un mécanisme de défense chimique remarquable. Lorsqu’elle se sent menacée, elle peut libérer un nuage toxique pour dissuader ses prédateurs. Cette substance, issue de son alimentation à base d’éponges, lui confère une protection supplémentaire dans l’environnement parfois hostile des récifs coralliens.

Troisièmement, la reproduction de la danseuse espagnole intrigue par sa complexité. Comme tous les nudibranches, elle est hermaphrodite. Elle posséde à la fois des organes reproducteurs mâles et femelles. Cependant, la danse nuptiale qui précède l’accouplement est un spectacle fascinant. A ce moment, deux individus s’enlacent dans une chorégraphie délicate avant de procéder à l’échange de gamètes.

Enfin, la capacité de régénération de la danseuse espagnole est un autre de ses traits insolites. En effet, elle est capable de repousser certaines parties de son corps endommagées. Cela illustre tellement bien la résilience et de l’adaptabilité de la vie marine.

Place à l’émerveillement à travers la vidéo ci-dessous

La danseuse espagnole est non seulement un spectacle magnifique pour les plongeurs et les amoureux de la mer. Mais elle joue également un rôle important dans l’écosystème marin en contribuant au contrôle de la population d’éponges.

Aimez-vous ces animaux marins ?

Et surtout… n’oubliez pas d’être heureux/heureuse

Hélène

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