Photo d'un béluga comme le béluga perdu dans la Seine.

Un béluga dans la Seine

Dernièrement, un béluga dans la seine a mis le public en émoi.

En effet, le 3 août 2022, un béluga a été aperçu dans la Seine. Tout de suite, Sea Sherphed se rend sur place et prend les mesures pour observer, analyser et agir.

Après avoir été repéré, l’animal paraît amaigri, mais encore vif. Il entre dans une écluse où des tentatives de nourrissage sont réalisées.

Sous surveillance bien sûr pour éviter de le maintenir dans une situation de stress.

Plus tard, décision est prise de sortir l’animal de l’eau pour le transporter dans une écluse à Ouistreham durant maximum trois jours. Cela, afin de lui donner une chance de survie. Malheureusement, l’état de l’animal se dégrade durant le transport. Il est finalement euthanasié.

Cette tentative de sauvetage est fortement médiatisée et le public réagit avec émotion. 

Le temps de la réflexion

Alors que le sauvetage était en cours, je m’étais posé la question de savoir comment les gens qui sont dans la misère tout partout et qui ont besoin d’aide vivent et perçoivent l’emballement médiatique et les moyens qui sont mis en œuvre pour sauver le béluga.

Bien sûr je suis très sensible aux questions d’environnement. A la sauvegarde des animaux aussi.

Je suis consciente aussi de faire partie du problème comme nous toutes et tous. Je sais que notre impact sur la faune et flore marine est évidemment indéniable en tant que plongeur.

En effet, nous partons sur des bateaux en croisière. Souvent, nous prenons l’avion plus que raison pour aller loin. Enfin, nous utilisons du matériel polluant comme le Néoprène

L’opinion des acteurs majeurs

Concernant l’agitation des médias, l’océanographe François Sarano s’est indigné en disant que le battage médiatique autour du béluga dans la Seine était indécent.

Cela au regard d’autres problématiques de grande importance. Face à l’émotion, je ne suis pas certaine que ses propos aient été bien interprétés.

On connaît François Sarano pour ses prises de position toujours très humaniste. Mais aussi totalement orientées vers le respect de la nature en général. En ce compris les êtres humains que nous sommes. Cette phrase faisait partie d’un tout, d’un état d’esprit global.

Quelques jours après la mort du béluga, Lamya, la présidente de Sea Sherphed France, a publié une vidéo intéressante et instructive répondant aux détracteurs et expliquant le déroulé de l’action.

Parce que, forcément, comme l’animal est mort, une armée de vétérinaires autoproclamés sur les réseaux sociaux a décidé de pointer les erreurs de l’association.

Alors que dans la pratique, il n’y a que Sea Sherphed qui a agi face à ce béluga dans la Seine. Je vous invite à regarder cette vidéo, suggérée par les internautes, en entier pour mieux comprendre les choix qui ont été faits.

Le déclic

Comme je n’arrivais pas avoir une opinion claire par rapport au fait que certains incriminaient les moyens mis en œuvre et d’autres les trouvaient tout à fait normaux, j’ai comme d’habitude fait « appel à l’équipe ». 

En effet, j’ai sollicité la communauté des plongeurs au travers du groupe Formation de plongée, astuces et autres petits plaisirs en proposant comme base de réflexion un article de presse expliquant le point de vue de François Sarano.

Là comme ailleurs les avis s’opposaient. Comme si deux camps devaient d’office s’affronter. Prise dans le débat, j’ai parfois quelque peu perdu de vue l’espoir et l’optimisme qui me caractérise habituellement. Jusqu’à ce que je lise l’avis d’un internaute.

Un avis plein d’humanité

Avec beaucoup de justesse Didier exprimait un point de vue inspirant que j’ai à cœur, avec son accord, de vous partager :

« Ce n’était pas juste un béluga, c’était une vie, une conscience, animale certes, mais conscience quand même…Une vie est une vie, pour moi pas de doute…Il fallait essayer de le sauver…Comme chaque vie en danger…
Est-ce que, on en a fait des caisses ? Absolument, mais c’était un fait extraordinaire. Ce n’était jamais arrivé auparavant. Et si ça a intéressé davantage à la vie marine ne serait-ce qu’une seule personne, ça reste positif…On ne sait jamais ce que fera l’effet papillon de cette personne : le nouveau Cousteau (en mieux !), le nouveau Sarano…Je pense que si cela avait réussi, la polémique n’aurait même pas eu lieu…
Il ne faut pas se plaindre que nous puissions faire le meilleur, nous risquons de nous habituer à faire le pire…
« 

_Didier Lepine

Cette intervention m’a permis de retrouver cette ligne droite et profondément amoureuse de la nature que j’ai à cœur de suivre.

Didier nous a montré qu’il était important de mettre en avant tout l’espoir. Mais aussi toute la force que les humains pouvaient déployer quand ils croyaient en une cause.

Il a également montré la beauté de l’action de cette tentative de sauvetage du béluga dans la Seine. Enfin, avec beaucoup de sensibilité, il a pointé cette mobilisation sans précédent. 

Les débats sur les réseaux sociaux

Bien entendu il est facile sur les réseaux sociaux de se laisser emporter par notre émotion. Et par l’instantanéité de nos propos. Pourtant des témoignages comme celui de Didier permettent de prendre de la hauteur. Mais également de se recentrer sur ce qui est pour nous essentiel.

Lorsqu’on les aborde à cœur ouvert, les débats, même menés sur des réseaux sociaux, peuvent nous aider à y voir plus clair dans certaines situations. Ce fut mon cas par rapport à ce sauvetage tenté du béluga dans la Seine.

Je suis profondément convaincu par la force de l’intelligence collective. Mais aussi par le fait que chaque témoignage mérite d’être lu et entendu. 

Ne pas s’opposer…

Il est évident que François Sarano et Sea Sherphed sont tous deux des acteurs majeurs du paysage de la défense des océans. Lamya suggérait de ne pas opposer les combats. En effet, il serait dommage de les opposer eux.

Ne devons-nous pas, plutôt que de prendre partie pour l’un ou l’autre point de vue, nous rassembler autour des défenseurs des océans ?

Clairement, aucun des deux ne souhaite plus que l’autre voir toute cette vie marine s’épanouir avec le moins d’effets néfastes de nos impacts humains. Chacun d’eux désire plus que tout une prise de conscience accélérée et des changements dans nos comportements.

Si la mobilisation a montré de la cohésion et une capacité à se réunir d’une cause, il n’en reste pas moins que pour aller vers un avenir meilleur pour les habitants des océans, elle doit aboutir sur des prises de conscience fortes.

Espérons que l’emballement médiatique servira la cause et nous fera vraiment avancer vers un mieux. Merci à Didier L. et aux autres internautes d’avoir permis à mon esprit de voir les choses en grand.

Et si l’histoire de Lys le béluga dans la Seine nous permettait d’avancer dans nos cheminements personnels ?

Dites-moi vos sentiments en commentaire de ce post.

Et surtout… n’oubliez pas d’être heureux/heureuse 😊

Hélène

Photo du béluga @ Mendar Bouchali sur Unsplash