Dangers de la plongée, quels dangers ?
Dangers de la plongée, quels dangers ?
Ça y est, le débat était lancé dans mon esprit. J’avais discuté de nombreuses fois de cette thématique avec des plongeurs aguerris ou des personnes s’intéressant simplement à l’activité sans pouvoir donner de réponse tranchée. Tout récemment, un échange sur la plongée avec des profils de type « yoyo » est venu réactiver cette envie d’y voir plus clair sur les dangers de la plongée.
Bien entendu, on sait que cette activité sportive comprend certains risques comme celui de se faire mal aux oreilles, d’avoir un ADD, une surpression pulmonaire ou, pire, de se noyer.
Dès lors, nous savons qu’il convient d’apprendre à éviter, diminuer au maximum les risques, comme expliqué dans cette section du blog.
Pas très joyeux tout ça ? Peut-être.
Cependant, je dois bien reconnaitre que, parfois, je répondais à la question de la dangerosité de la plongée par la réponse que finalement, en respectant les règles de base de sécurité, ce n’était sûrement pas plus dangereux que de nombreuses autres activités sportives ou quotidiennes. Mais cette réponse ne me satisfaisant plus, j’ai eu envie d’aller voir plus loin.
Je vous emmène…
Ma découverte de l’étude de Clemens S. Ceipek sur les dangers de la plongée
En cherchant un tout petit peu, je tombe sur la comparaison argumentée de Clemens S. Ceipek. Un blogueur autrichien expatrié aux États-Unis et passionné de vol à voile.
Le vol à voile ? Rien à voir avec la plongée sous-marine me direz-vous. Et pourtant.
Clemens s’est lancé récemment dans un grand travail de comparaison des risques pris par les pratiquants de différentes disciplines sportives, dont la plongée sous-marine.
Les résultats de sa recherche parue en octobre 2019 sous le titre « Le risque de mourir en faisant ce que nous aimons » sont interpellant. L’article complet et les sources de Clemens S. Ceipek en anglais ICI.
Un choix méthodologique
Pour commencer, Clemens S. Ceipek pointe la dissonance cognitive qui résulte du fait de réaliser des activités qui nous mettent par le simple fait de leur pratique en danger. C’est le cas de la plongée qui se déroule dans un milieu qui n’est pas le nôtre. Le cadre est posé.
C’est peut-être la raison qui a poussé ce blogueur autrichien à illustrer le début de sa recherche par la pratique de cette activité précise.
D’emblée il casse le mythe selon lequel rouler en voiture serait plus dangereux que plonger.
Pour cela il fait un rapide calcul :
1 personne sur 5555 conducteurs tuée sur la route en 2008 contre une seule sur 212.000 plongées. On comprend facilement que nous ne pouvons pas comparer des conducteurs avec des plongées puisque la plongée est unique, mais que le conducteur peut effectuer de nombreux trajets sur l’espace d’une année. En estimant que chaque conducteur effectue 2 trajets par jour, Clemens arrive à un rapport montrant que faire une plongée est 19 fois plus dangereux que prendre une fois le volant.
En partant de ce constat, notre blogueur décide de mener sa propre recherche en prenant comme base de comparaison le risque de mourir par heure d’activité.
D’une part pour éclairer le choix d’utilisation de son temps libre. D’autre part pour estimer le niveau de gravité du risque et donc prendre plus ou moins de temps pour la préparation/planification de l’activité.
Clemens S. Ceipek a choisi d’étalonner les activités par rapport à un voyage en avion sur une ligne commerciale qui présente un risque de mortalité de 0,01%
Les résultats sont assez intéressants et permettent de ne pas nous cacher derrière de fausses croyances selon lesquelles il n’existe pas vraiment de dangers en plongée.
Les dangers de la plongée : un comparatif sur l’âge
Plus étonnant encore est le parallèle que Clemens S. Ceipek fait par rapport à l’âge en se basant sur les chiffres de la sécurité sociale aux États-Unis.
On remarque par exemple que la probabilité de mourir en plongée est égale à la probabilité de mourir à 80 ans, donc relativement élevée. Bien évidemment, c’est tout de même beaucoup moins que la pratique du parachutisme qui équivaut au risque de mort d’un homme de 107 ans !
Mais pourquoi prenons-nous ces risques ?
L’étude de Clemens S. Ceipek ne répond pas à cette question. Peut-être est-ce pour la sensation que la plongée nous procure ? Ou pour l’adrénaline ? Sommes-nous, nous le plongeurs, inconscients ? L’envie de l’expérience dépasse-t-elle la conscience du risque encouru ?
Difficile de répondre même si nous avions tenté d’y apporter un éclaircissement en analysant les 9 raisons qui VOUS font plonger.
Dangers de la plongée : doit-on arrêter ?
Évidemment, au travers de cette étude, Clemens S. Ceipek ne cherche pas à dissuader les gens à pratiquer leur activité favorite. Par contre, son objectif est clairement d’inciter d’une part à avoir plus de conscience des risques pris lorsque nous nous adonnons à notre activité de loisir. Mais aussi de nous encourager à prendre le plus de dispositions permettant de réduire ces risques.
Et ça, je dois reconnaitre que c’est une approche qui me plait beaucoup.
En effet, lorsque nous lisons les malheureux récits d’accidents en plongée, nous nous rendons vite compte qu’ils sont dans la plupart des cas au moins en partie le résultat d’erreurs humaines. Et que ces erreurs auraient souvent pu être évitées.
Comment diminuer les dangers en plongée ?
Il existe de nombreuses façons de réduire les risques en plongée sous-marine :
- Formez-vous… en restant ouvert à ce qui se fait dans d’autres filières de formation.
- Plongez en fonction de qui vous êtes en prenant en compte aussi vos faiblesses (allergies, poids, âge, foramen ovale perméable…)
- Entretenez parfaitement votre matériel ➡️ 10 points pour entretenir facilement votre matériel (et le garder longtemps)
- Plan your dive and dive your plan. On ne le dira jamais assez : planifiez votre plongée et plongez ce que vous avez planifié. C’est simple et efficace et cela vous évitera bien des soucis. C’est d’autant plus important lorsque vous vous immergez dans un milieu inhabituel pour vous. Mais aussi après une longue période sans plonger. Ou encore lorsque vous avancez en âge : mais non votre corps n’est pas le même à 60 ans qu’à 20 ans même si vous aimeriez vous en persuader.
- Prenez l’habitude de faire un briefing clair et précis. Voyez ici si vous ne savez pas encore bien vous y prendre comment réussir votre briefing de plongée.
- Plongez avec votre cerveau. Ne croyez pas tout ce que l’on vous raconte même s’il s’agit de vos instructeurs préférés et/ou de votre organisme de plongée. Réfléchissez, faites preuve de recul critique et… Posez toutes les questions qui vous traversent l’esprit même si vous avez peur de paraître stupide. Croyez-moi vous ne le serez pas. Par contre, celui qui reste avec ses méconnaissances…
- Appliquez les règles simples de sécurité. Fuyez les mises aux défis. Faites avec joie vos plongées de réadaptations, hydratez-vous, prenez en compte votre âge et/ou votre forme physique, suivez les nouvelles recherches et connaissances en matière de plongée… ➡️ Mes 5 conseils pour prévenir les accidents de plongée.
Conclusion
Si la recherche menée par Clemens S. Ceipek peut probablement être critiquée sur l’un ou l’autre points (on peut toujours critiquer), elle n’en reste pas moins intéressante.
Tout d’abord car elle nous rappelle que nous évoluons, nous amateurs de sports dits « extrêmes » dans un milieu qui n’est pas le nôtre.
Ensuite parce qu’elle nous permet de faire un choix en conscience.
Enfin, parce qu’elle propose d’adopter une attitude plus responsable et plus réfléchie quant à notre pratique de la plongée.
Dès lors, plus question de rester dans le déni : maintenant, vous savez que vous pratiquez une activité qui présente des risques. Mais vous savez aussi que vous pouvez mettre en place les actions de base pour les réduire.
Les dangers en plongée sous-marine, ça vous parle ? Ça vous effraye ? Vous n’en avez que faire ?
Dites-moi les expériences que vous avez vécues à ce sujet.
Et surtout… n’oubliez pas d’être heureux/heureuse 🤗
Hélène