Emmanuelle Camallongua dans l'eau avec son matériel de photo sous-marine.

À la rencontre d’Emmanuelle Camallonga

Emmanuelle Camallonga n’est pas seulement une plongeuse ou une merveilleuse photographe. Non, c’est aussi la générosité, l’enthousiasme et le partage qui font le patchwork de sa magnifique personnalité.

J’avais été subjuguée par ses photos de baleines en 2019 à La Réunion. Aussi j’ai commencé à m’intéresser à son travail de photographie sous-marine. Bien entendu, je suis tombée sous le charme. Aussi, il me paraissait évident qu’elle devait être mise à la une dans cette rubrique consacrée aux photographes sous-marins de talent.

Une baleine et son baleineau dans les eaux chaudes et claires.
Tout l’amour du monde | © Emmanuelle Camallonga

Sans surprise, lors du confinement, Emmanuelle a de nombreuses fois réalisé des « lives » pour permettre aux gens de parler photos, techniques, analyses… avec beaucoup de succès. Générosité.

Focus sur cette photographe sous-marine de talent.

Qui est Emmanuelle Camallonga ?

Née à Oran en Algérie, Emmanuelle a vécu en région parisienne durant une trentaine d’années. Grâce à son travail de professeur d’arts appliqués, elle a ensuite eu la chance de vivre en outre-mer, Polynésie française, Mayotte et aujourd’hui la Réunion.

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Plongeuse depuis 25 ans, elle a un niveau 3 et environ 3000 immersions à son actif !

Emmanuelle me fait sourire quand elle me dit qu’elle a commencé la plongée sur le tard… à 25 ans ! Parce que pour moi, 25 ans, c’est loin d’être « vieille » pour débuter. Elle choisira la voie de l’association en piscine, car à l’époque c’était, dit-elle, peu démocratisé et onéreux.

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Mais, avant d’être plongeuse en bouteille, Emmanuelle pratiquait la chasse sous-marine tous les étés en Espagne, où je passais ses vacances en famille. Deux mois qu’elle attendait avec une grande impatience afin de retrouver ce milieu qui lui était cher.

Quand, pourquoi et comment a-t-elle débuté à faire de la photo sous-marine ?

Emmanuelle a commencé la photo sous-marine en 1997. Munie d’un appareil photo argentique qu’elle avait acheté d’occasion et avec lequel il était impossible de réaliser plus de 36 poses sans présumer de ce que cela allait donner au tirage papier.

Les plongeurs et plongeuses qui n’ont jamais fait de photo argentique sous l’eau  ne peuvent certainement pas imaginer l’exercice que cela représente de ne pouvoir faire que 36 clichés sur une plongée sans savoir q’ils sont réussis ou pas. 

Cela me rappelle un des conseils photo de l’article énumérant les 12 Conseils Pour Débuter La Photo En Plongée

Des requins en eaux peu profonde évoluent dans un lagon.
Requins | © Emmanuelle Camallonga

Puis est venue l’ère des premiers appareils photo numériques compacts, très coûteux.

À cette époque, Emmanuelle a la chance de partir vivre 4 ans en Polynésie française. Sur l’île de Tahiti, elle peut alors continuer à pratiquer très régulièrement ce qui allait devenir une passion grandissante.

Bien qu’elle avait des notions de photographies, il a fallu qu’elle se forme aux aléas du milieu sous-marin. Évidemment, sous l’eau, la faune est vivante et en mouvement, aux grés des courants et du ressac.  

La pratique constante et les rencontres lui ont permis de s’améliorer et c’est ainsi que la photo sous-marine s’est imposée à elle.

Une passion instinctive

« Ce qui me plaît dans cette pratique c’est l’instinct du chasseur sous-marin qui, grâce à l’appareil photo, part à la chasse aux images », dit-elle.

Pourtant, Emmanuelle insiste aussi sur le fait qu’elle est avant tout une plongeuse. Photographe par la suite. Et donc, elle ne reste pas le nez dans son appareil en permanence focalisée sur les réglages durant ses immersions. Car Emmanuelle veut surtout profiter de ce qui s’offre à elle, se fondre dans le milieu pour mieux l’observer. De ce fait, elle apprécie beaucoup la phase d’approche de l’animal surtout lorsqu’il s’agit d’une espèce sensible de la vie sous-marine.

« Pour moi c’est même devenu un mode de vie et de création » 

EMMANUELLE CAMALLONGA
Les yeux d'une crevette mante.
Crevette mante| © Emmanuelle Camallonga

Les destinations plongées préférées d’Emmanuelle

Bien entendu, la Polynésie française où elle a vécu durant 8 ans lui est chère. 

Cependant, elle reconnaît avoir eu la chance de beaucoup bouger et d’explorer une partie de la biodiversité marine de la planète.

La plupart de ses voyages sont orientés sur la plongée et la découverte des espèces marines. Les îles Coco, Socorro, les Maldives, l’Égypte, Mayotte, Madagascar, la Réunion, Raja Ampat, l’Afrique du Sud …

Mais si vous lui demandez laquelle de ces destinations de plongée à sa préférence, elle vous répondra que chacune a ses singularités et qu’il lui est impossible de choisir.

À découvrir : mes plus belles destinations de plongée

Emmanuelle Camallonga pose devant un paysage montagneux.
Panorama | © Isabelle Camallonga

À propos des difficultés de la photo sous-marine…

Forcément, lorsque l’on se lance en photo sous-marine, nous allons buter sur des particularités propres à cet environnement.

Lorsqu’on fait de la photo sous-marine, il faut déjà être plongeur. Si c’est une évidence, cela présume, pour Emmanuelle d’avoir de l’expérience de la pratique de la plongée et de ne pas brûler les étapes.

En tant que plongeur il faut être  vigilant, par rapport au milieu et par rapport aux autres également. Et puis surtout avoir une bonne flottabilité.

À connaitre impérativement : 12 Conseils Pour Améliorer Sa Flottabilité

L'oeil d'un poisson coloré pris en macro.
Ton sur ton | © Emmanuelle Camallonga

…Et des plaisirs que l’on en retire

Pour Emmanuelle, pratiquer la photo sous-marine apporte des bénéfices :

  • Rencontre d’un public et d’autres photographes
  • Contribution à différentes expériences : la publication de livres, jeux éducatifs pour des associations , des articles, des expositions, etc. 
  • Participation à des concours et festivals d’images sous-marines (où elle a gagné divers prix). 

« Pour moi l’image est un merveilleux vecteur de communication qui permet de montrer pour protéger, informer et éduquer sur le milieu marin. »

EMMANUELLE CAMALLONGA

Simple, n’est-ce pas ?

Ue raie est photographiée avec la technique mi-air, mi-eau.
Mi-air, mi-eau | © Emmanuelle Camallonga

Une volonté et une expérience : ne jamais renoncer !

Parfois en plongée nous pouvons être frustrés parce que l’on s’attend à quelque chose de précis qui ne vient pas où qui arrive quand on ne l’attend pas. 

Comme cette fois où Emmanuelle s’immerge avec un objectif macro et tombe sur un magnifique requin. Elle a finalement photographié son oeil et a été subjuguée par le résultat. La beauté des détails et de la peau de l’animal qui semblait être une mosaïque rose irisée. Et puis cet oeil tel un atoll. Une merveilleuse découverte, totalement imprévue.

D’autre part, il a fallu 7 ans à Emmanuelle pour avoir la chance de pouvoir voir et photographier un requin-baleine. Cela alors bien même qu’elle est allée dans plusieurs pays pour cela, sans succès. 

Emmanuelle Camallonga occupée à photographier dans les eaux claires de La Réunion
En pleine création | © Bernard Beaussier

Emmanuelle Camallonga aime la spontanéité. Elle ne sait jamais quelle image elle va faire quand elle va plonger. Peu importe, elle se laisse porter aux grés des sujets.

« C’est ainsi, il faut accepter la nature telle quelle est et laisser la magie des rencontres se faire, ou pas »

EMMANUELLE CAMALLONGA

Je comprends très bien ce qu’Emmanuelle veut dire : je n’ai jamais croisé de requin-baleine. De son côté, un jeune plongeur dans mes connaissances en a vu en Égypte… Lors de ses toutes premières immersions !

Des coraux colorés dans une eau claire.
Festival de couleurs | © Emmanuelle Camallonga

Les conseils photo d’Emmanuelle Camallonga

  • Passer du temps à s’approprier le matériel
  • Faire preuve de patience et de persévérance
  • Au début, privilégier les sujets fixes
  • Commencer par la macrophotographie est certainement une belle option
  • Débuter avec un appareil compact pour essayer
  • Si la passion vous gagne, passer au reflex ou à l’hybride
  • Ne pas oublier, comme veiller à son binôme tout du long de la plongée.
  • En fin de plongée, même s’il y a quelque chose d’intéressant qui arrive dans le fond, il faut savoir renoncer

La sécurité est fondamentale en plongée !

Deux dauphins nagent proche de la surface.
Balade aquatique| © Emmanuelle Camallonga

Compact ou reflex ? L’avis d’Emmanuelle

Le compact autorise toutes sortes d’images, du grand angle à la macrophotographie. De plus, il est plus pratique à emporter lors d’une plongée, pour ramener ses souvenirs de plongées. Enfin, il peut être évolutif en y rajoutant des flashs.

L’hybride ou le reflex ne permettent pas de faire tous types de photos durant la même plongée. Dès lors, il faut faire un choix au préalable, avant la mise à l’eau : soit grand angle soit macrophotographie. Cela va dépendre des objectifs que l’on souhaite mettre sur l’appareil, en fonction du type de clichés. Il s’agira donc de réaliser des plongées thématiques. Pour beaucoup de personnes, cela peut générer des frustrations.

« Mais n’oublions pas de regarder la vie autour de nous le temps d’une plongée même si on fait de la photo sous-marine. »

EMMANUELLE CAMALLONGA
Un calmar multicolor photographié de nuit par Emmanuelle Camallonga.
Scintillante | © Emmanuelle Camallonga

La plongée comme guide

La plongée guide l’existence d’Emmanuelle qui y associe sa passion pour la photographie sous-marine. Elle lui doit par exemple ses choix d’habiter en outre-mer.

Ces expériences lui ont permis de rencontrer des personnes de tous horizons et aussi d’apprendre à mieux se connaître, elle-même.

Dans sa vie professionnelle, la plongée est devenue indispensable à son équilibre. « Elle m’apaise et me fait beaucoup de bien », confie-t-elle.

Mais ce n’est pas tout. Emmanuelle aime beaucoup partager ses images sur les réseaux sociaux. Elle perçoit que par-là, elle permet à un grand nombre de gens de s’étonner et d’apprécier le monde marin.

L’image sous-marine est devenue le mode de création d’Emmanuelle

« Composer avec la nature, c’est savoir être humble face à elle »

EMMANUELLE CAMALLONGA

Entre talent et générosité, Emmanuelle partage ses créations avec nous toutes et tous. Vous pouvez découvrir le travail merveilleux d’Emmanuelle Camallonga directement via son profil Facebook et/ou sa page Facebook réservée à la photographie. Son site web est actuellement en construction. À suivre donc.

Magnifique cliché d'Emmanuelle Camallonga représentant un ban de thons en boule.
Effet boule | © Emmanuelle Camallonga

Connaissez-vous le travail d’Emmanuelle Camallonga ?

Dites-moi cela dans un commentaire ci-dessous, je serai ravie d’échanger avec vous sur ce sujet.

Et surtout… n’oubliez pas d’être heureux/heureuse 🤗

Hélène

Vous êtes passionnée d’image sous-marine et/ou vous connaissez quelqu’un qui pourrait être mis en valeur dans cette rubrique ? N’hésitez pas à me contacter via ce formulaire.