Les contradictions du monde de la plongée nous emmènes parfois vers de drôles de chemins comme pour ces plongeurs à Bonaire

Les contradictions du monde de la plongée

Alors que nous pratiquons la plongée sous-marine pour nous faire plaisir, nous sommes bien obligés d’admettre qu’en entrant dans cet univers merveilleux nous sommes aussi face aux contradictions du monde de la plongée

… Et pour continuer à pratiquer, il va bien falloir vivre avec !

Au travers de cet article, je vous propose de réfléchir sur trois types de contradictions. Bien entendu, il y en a très certainement beaucoup plus.

Mais il me semble pertinent et important de s’arrêter sur celles-ci.

1. La compétition

La plongée sous-marine est avant toute chose une activité sportive de loisir.

Alors que la plongée est censée faire partie des activités ne proposant pas de compétition, on remarque très vite qu’il n’en est rien. En effet, nous évoluons dans un monde proposant de nombreux défis dont la nature est plurielle

  • Expériences : aller sur le plus de sites, faire le plus de spécialités…
  • Progression : aller le plus vite possible au niveau le plus élevé possible, avoir le plus de cartes…
  • Physique : repousser ses limites
  • Émotionnel : ne pas prendre en compte l’angoisse, « oublier » de communiquer sur ses peurs

Il existe de nombreux défis. Parfois même sans nous en apercevoir, nous nous mettons en compétition sur la profondeur atteinte, la consommation, le lestage, le nombre de plongées, le temps passé sous l’eau… De manière parfois involontaire, nous glissons dans ce schéma.

Et en total contradiction avec l’esprit du monde de la plongée, on voit fleurir de plus en plus ceci sur les réseaux sociaux :

Les contradictions du monde de la plongée la rendent parfois compétitive.
Plus profond, toujours plus profond

Les plus forts d’entre nous n’en seront peut-être pas impactés. Mais d’autres personnes, plus sensibles, pourraient entrer dans un processus de comparaison et voir leur estime d’elles-mêmes diminuée.

Pire, certains d’entre nous pour être « à la hauteur » vont parfois jusqu’à se mettre dans des situations anxiogènes quand elles ne sont pas tout simplement dangereuses.

Compétition versus collaboration

Pourtant il est tout à fait possible de vivre sa vie de plongeur ou de plongeuse sans entrer dans le jeu de la compétition puisqu’elle n’est pas nécessaire.

En effet, ce n’est pas grave si votre binôme consomme moins d’air que vous. Il vous suffit de prendre un bloc d’une plus grande contenance pour continuer à plonger avec lui avec plaisir.

Car la bonne nouvelle est que nous pouvons facilement choisir la collaboration au lieu de la compétition.

Puisqu’il n’y a pas de médaille à aller chercher, il est totalement inutile de se mettre en défi (parfois de manière dangereuse).

Nous pouvons dès lors privilégier la collaboration, l’esprit d’équipe, l’entraide, l’enthousiasme et la joie d’être ensemble et de partager des expériences pour nous amener à plonger longtemps et en toute sécurité.

Ne soyons pas en contradiction sur ce point dans le monde de la plongée. Gardons à l’esprit que nous pratiquons la plongée sous-marine pour nous faire PLAISIR et non pas pour nous faire du mal.

Les personnes qui peuvent vous aider à garder un esprit collaboratif et bienveillant :

  • Les moniteurs (la plupart sont bienveillants)
  • Vos binômes (avec qui vous ne devez jamais hésiter de communiquer aussi sur vos craintes et vos doutes)
  • La communauté des plongeurs et plongeuses. Pour exemple le groupe Formation de plongée, astuces et autres petits plaisirs devenu en peu de temps une référence d’échanges et de partages bienveillants et participatifs.

Et puis, s’il vous reste des doutes, sachez que c’est normal car, oui nous devons l’admettre, le SUPER plongeur n’existe pas… même si parfois il y croit.

2. Le dilemme écologique

Devant l’urgence des enjeux écologiques au niveau mondial, les plongeurs et plongeuses que nous sommes aimons nous positionner en défenseurs des océans… et nous avons bien raison.

Pourtant, à côté de cela, nous faisons des milliers de kilomètres en avion pour rejoindre des spots de rêves à l’autre bout du monde.

Nous effectuons des croisières de plongée magnifiques… sur des bateaux hyper polluants.
Pour nous protéger du soleil, nous nous tartinons de crème solaire détruisant les coraux.
Nous utilisons des combinaisons de plongée en néoprène difficilement recyclables.

Les passionnés que nous sommes sont ici en plein face à une des plus importante contradiction du monde de la plongée : alors que nous voulons défendre la planète, défendre les océans… Nous contribuons, pour satisfaire notre passion, à sa destruction.

Pourtant, nous pouvons tout de même agir à notre échelle sur ce dilemme écologique

  • Prévoir moins de déplacements, mais sur des périodes plus longues
  • Choisir des destinations de plongée moins éloignées
  • S’engager dans des programmes de préservation
  • Limiter nos consommations en général
  • Miser sur l’éducation

Notre génération et celle de nos parents ont été entraînées dans des habitudes de consommation aussi effrénées qu’effrayantes (et nous avons parfois difficile à quitter ces modes de fonctionnement).

Gardons l’espoir et la confiance dans les nouvelles générations qui auront certainement à cœur d’agir de manière plus intelligente et respectueuse des ressources de la planète.

Encourageons les dans cette voie… En acceptant de montrer l’exemple nous aussi.

Un plongeur dans la faille de Silfra en Islande.

3. La communication

Régulièrement, des plongeurs m’interpellent sur la communication en plongée et sur la manière dont leur sont transmises les informations. La communication est un très bel exemple de contradiction du monde de la plongée. 

En effet, certains m’expliquent que leurs cours comportent 90% de discours anxiogènes sur tous les dangers de la plongée. Et très peu sur le plaisir de la plongée.

Or, les apprenants sont là avant tout pour se faire plaisir (je rappelle).

Bien entendu, loin de moi l’idée de ne pas informer sur les bonnes pratiques et les bons gestes à avoir. Cela, pour réduire au plus les risques d’incidents ou d’accidents de plongée.

Néanmoins, il me semble important que les moniteurs établissent une communication saine avec leurs apprenants et ciblent leurs efforts sur les actions de prévention avec joie et bonne humeur plutôt que sur toutes les horreurs qui vont arriver en cas de problèmes.

En psychologie on sait que mettre en avant des termes tels que « excellence », « compétitivité », « danger », « accident »… au lieu de joie, prévention, bonheur, bienveillance mène au stress et à la fatigue.

Et en plongée, le stress et la fatigue peuvent mener… vers l’accident.

Des plongeurs au palier dans l'océan à Raja Ampat.

En finir avec ces contradictions du monde de la plongée ?

On le voit, le monde de la plongée est plein de contradictions qui peuvent parfois paraître incontournables. Si certaines sont facilement évitables (fuir la compétition), d’autres sont nettement plus difficiles à contourner (le dilemme écologique).

Il ne nous est pas toujours possible de vivre notre passion sans être en plein dans les contradictions du monde de la plongée.

S’il me paraît important d’en prendre conscience, il est aussi tout à fait essentiel de pouvoir aller vers plus de cohérence, plus de sens en réfléchissant à ce que nous faisons.
Mais également en adaptant au mieux notre activité à notre environnement pour en réduire l’impact.

Les contradictions du monde de la plongée ? Vous vous en souciez ?  Cela ne vous impact pas ?

Dites moi cela au travers d’un commentaire ci-dessous

Et surtout… n’oubliez pas d’être heureux/heureuse

Hélène

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