Le langage du poisson-clown s'exprime de différentes manières comme pour cette anémone à Mayotte

Ils sont partout dans les eaux chaudes de la zone indo-pacifique et de la Mer Rouge. Ces petits poissons rendus célèbres par le dessin animé Le Monde de Némo ont toujours autant la cote auprès des plongeurs et plongeuses qui ne savent souvent pas grand-chose du langage des poissons-clown.

Découvrir le langage des poissons-clown

En 2007, Éric Parmentier, le directeur du Laboratoire de morphologie fonctionnelle et évolutive de l’université de Liège (Belgique) mettra en avant leur communication particulière. 

Ce spécialiste des sons marins (il a participé aux expéditions « Coelacanthe » et « 700 requins dans la nuit » de Laurent Ballesta) a fait des découvertes intéressantes concernant le langage des poissons-clown. Car oui, ces merveilleux petits poissons colorés « parlent » entre eux d’une manière plutôt surprenants.

Les poissons parlent aussi

Nombre d’entre nous pensent que les poissons ne parlent pas entre eux. Si c’est vrai pour certaines espèces comme les requins qui n’émettent pas de sons, c’est erroné pour d’autres, dont le poisson-clown. 

LIRE | Les Animaux Marins Jouent-Ils ?

Le langage des poissons-clown : un système buccal

On savait déjà que certains poissons pouvaient émettre des sons de deux façons. D’une part, au travers de la friction ou frottement de deux parties dures (corps, articulation ou dents) provoquant des sons dits de stridulations. D’autre part, au moyen de leur vessie natatoire contenant de l’air. Certains poissons la font vibrer tel un tambour alors que d’autres expulsent l’air soit par la bouche soit par l’anus. Le hareng par exemple pète pour prévenir d’un danger, sympa n’est-ce pas ? 

Quant à lui, le langage des poissons-clown se différencie des autres, car il est effectué directement par la bouche.

Deux façons de communiquer

Le langage des poissons-clown diffère selon qu’il est utilisé pour agresser ou pour se soumettre dans ce système très hiérarchisé.

  • Dans la communication agressive, le poisson-clown fait claquer ses dents l’une contre l’autre produisant un son d’une durée de +/- 20 millisecondes.
  • En ce qui concerne les sons de soumission encore inexpliqués, le poisson-clown ne ferme pas les mâchoires et le son est accompagné d’un comportement particulier engendrant une onde vibratoire. Les femelles n’émettent pas de son de soumission.

Les sons d’agression et de soumissions sont nombreux dans la vie d’un groupe de poissons-clown et servent à maintenir la hiérarchie. 

Par contre, étrangement et contrairement à d’autres espèces, les poissons-clown sont silencieux durant les ébats.
Orphal Colleye, une chercheuse va jusqu’à formuler l’hypothèse que : « chez les poissons-clown, le couple peut perdurer plusieurs années. Aussi le mâle n’a plus vraiment besoin de séduire la femelle »… Romantisme quand tu nous tiens !

LIRE AUSSI 👉 Plongée Privée Sur Un Des Plus Beaux Sites De Mer Rouge 

Des sons identiques

Quelles que soient l’espèce, la taille ou la maturité, la signature des sons émis ne change pas. Seule la taille donne une nuance en termes de durée et de fréquence : plus le poisson est grand, plus le son sera long et aura une fréquence basse.

Une autre étrangeté du langage des poissons-clown à mettre dans la liste des beautés de la vie sous-marine.

LIRE AUSSI 👉 Les Meilleurs Articles Sur La Vie Sous-Marine

Des poissons qui communiquent entre eux, ça vous étonne ? Vous connaissiez le langage des poissons-clown ?

Dites-moi cela dans un commentaire ci-dessous directement sur le blog.

Et surtout… soyez heureux/heureuse 🤗

Hélène

Sources :

  • Eric Parmentier, Orphal Colleye, Michael L. Fine, Bruno Frédérich, Pierre Vandewalle et Anthony Herrel, « Sound Production in the Clownfish Amphiprion clarkii », Science, vol. 316, no 5827,‎ 18 mai 2007, p. 1006.
  • O. Colleye et al., Interspecific variation of calls in clownfishes: degree of similarity in closely related species, BMC Evolutionary Biology, 2011
  • P. Lambert, Némo parle-t-il vraiment ?, Athena , N°286, décembre 2012, pp 22-25