Un plongeur avec sa caméra dans l'océan

Plongée sous-marine et sciences

Avez-vous déjà remarqué que les débats qui tournent autour des effets de la plongée sous-marine sur le corps humain sont rarement tranchés ? Et que les réponses souvent hésitantes ? Que plongée sous-marine et sciences sont parfois difficiles à associer ?

En réalité, la plongée sous-marine récréative et sportive est une activité aquatique relativement récente.

Au départ la plongée était pratiquée dans un but professionnel (pêcheurs, militaires, plongeurs off-shore, tunneliers, …). Depuis les années 60 et la découverte par un large public de cette activité au travers notamment des récits de J-Y Cousteau, la plongée sous-marine à de plus en plus intéressé le grand public.

Il faut dire que le milieu marin n’est pas le milieu naturel des êtres humains. Bien que certains sont si souvent sous l’eau que vous êtes en droit de vous demander s’il ne va pas leur pousser de branchies… si, si 😉

Dès 1946, date de sa première commercialisation, l’invention par Gagnan et Cousteau du scaphandre autonome à la demande permit à de nombreux hommes et femmes de se lancer dans la découverte fabuleuse de la plongée sous-marine.

Depuis, ce sont des centaines de milliers de plongeurs loisirs qui parcourent les plans d’eau du monde entier. A la découverte des richesses sous-marine. Mais aussi à la recherche de nouvelles expériences de plongée.

La plongée est-elle sans risques ?

Toute la question est là, et la réponse est bien évidemment NON.

Face à l’augmentation du nombre de pratiquants de plongée sous-marine, le monde scientifique a commencé à s’intéresser encore plus aux effets de l’immersion en milieu hyperbare sur le corps humain.

Les accidents de décompression, surpressions pulmonaires, barotraumatismes, … En augmentation (puisque de plus en plus de plongeurs) ont pu alors être mieux étudiés. Mais également mieux compris.

De même, des pistes et solutions pour les éviter ont été suggérées. Plongée et sciences se sont mêlés pour apporter plus de compréhension.

Les recherches ont largement été effectuées sur des hommes jeunes et en bonne santé. Il faut aussi noter que les résultats se basent bien souvent soit sur des études effectuées par des organismes indépendants.

C’est le cas de DAN ou de la BSAC. Ils obtiennent leurs données auprès de leurs affiliés. Ou sur les statistiques portant sur les accidents de plongée… Lorsqu’elles sont disponibles.

Mais alors il n’y a plus de danger ?

Ce n’est évidemment pas si simple.

Depuis de nombreuses années la plongée n’est plus réservée aux seuls hommes jeunes et en bonne santé sur lesquels la plupart des études ont porté.

D’autres publics se sont mis à découvrir les richesses des fonds marins au travers de la pratique de la plongée

Aujourd’hui la plongée sous-marine par exemple s’est largement ouverte aux femmes. Elles rencontrent des problématiques qui leurs sont propres. Comme la question de savoir si elles peuvent plonger pendant leurs menstruations.

A ma connaissance, peu (pas?) d’études de masse portant sur les problématiques féminines n’ont été réalisées.

Pourtant dans une démarche d’association de plongée sous-marine et sciences, nous pourrions nous poser des questions comme : « les changements hormonaux peuvent-ils avoir une incidence sur les effets de la narcose à l’azote ou sur l’intoxication au CO² ou sur l’intoxication à l’oxygène du à l’effet Paul Bert ? »

C’est le cas aussi des plus jeunes. De plus en plus d’enfants pratiquent cette activité merveilleuse pour eux. Cela, sans qu’aucune étude n’ait jamais été réalisée avec ce public tout particulier. Public pour lesquel de nombreuses recommandations d’erreurs à éviter sont formulées.

De leur côté, outre la population des plongeurs de première génération qui continuent de plonger, de plus en plus de seniors se lancent dans une activité de plongée sous-marine.

Ils sont encouragés par les facilités offertes par les structures lors de leurs vacances à l’étranger. Pour cette population précise, peu ou pas de recherches ont été effectuées.

Enfin, nous pourrions envisager d’autres thématiques à observer telles que les problèmes au niveau osseux, articulaire ou artériel qui pourraient survenir sur une pratique au long terme de plongée sous-marine ?

Plongée sous-marine et sciences : sommes-nous tous des cobayes ?

A mon sens la réponse est OUI. Puisque nous choisissons d’évoluer dans un milieu aquatique hyperbare qui n’est pas notre milieu naturel. Avec, finalement, peu de connaissance sur les effets sur notre corps.

Ce sont nos participations volontaires à des recherches et les problèmes que nous rencontrons qui vont venir faire grossir les statistiques des chercheurs.

Mais aussi affiner la compréhension des phénomènes résultants des immersions en milieu hyperbare. Donc, cobayes… mais pour la bonne cause 🙂

De plus, l’évolution des technologies et des méthodes d’enseignement préconisent et éditent tour à tour des recommandations variées et diverses pas toujours bien comprises ni étayées de manière précise  : faut-il ou pas faire des paliers profonds ? L’utilisation des tables de plongée a-t-elle encore du sens ?

Certains exercices réputés dangereux doivent-ils encore être enseignés ?

Et là aussi, le débat entre le courant des « anciens » et des « nouveaux » fait rage, chacun voulant avoir raison, sans qu’il n’y ait probablement de vérité simple, universelle et facile à mettre en évidence.

Doit-on dès lors arrêter de plonger ?

Surement pas !

Parce que finalement même hors plongée, dans de nombreux domaines économiques, sociaux mais également médicaux, ne sommes-nous pas régulièrement cobayes parfois même à notre insu ?  

Il apparait que même si l’association plongée sous-marine et sciences a fait que les connaissances ont évoluées dans le monde de la plongée sous-marine, de nombreuses études seront encore nécessaires pour saisir de manière précise les effets de la plongée sur les corps humain.

En attendant et afin de réaliser des plongée en maximisant la sécurité, à partir du moment où vous vous immergez, vous devez juste être conscient que vous pénétrez dans un milieu qui n’est pas naturel pour votre corps

Il est alors utile, voir indispensable, de continuer à respecter scrupuleusement les règles de sécurité et de bon sens. Aussi de plonger en toute conscience.

Et enfin, d’encourager la recherche (en acceptant quelque part notre état de cobaye ). Cela, pour continuer à voir évoluer ce monde merveilleux qui nous passionne.

Soyez à l’écoute de votre corps, acceptez de renoncer à une plongée « si vous ne la sentez pas » et laissez votre esprit curieux, ouvert et critique face aux débats sans vous enfermer uniquement dans les prescrits de l’un ou l’autre courant.

Les choses vont évoluer, la connaissance va s’enrichir mais sans doute pas aussi vite que nous le voudrions.

Puissions nous rester des plongeurs libres, curieux, ouverts aux autres et positifs

Bonne bulles et n’oubliez pas d’être heureux/heureuse 🤗

Hélène

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