Ce plongeur se prépare pour une plongée solo en Zélande.

À propos de la plongée solo

La plongée solo fait régulièrement parler d’elle. Peut-être la voyez-vous comme un danger. Ou, au contraire, comme une porte vers la liberté. Et si elle n’était finalement ni l’un ni l’autre ?

L’idée de la plongée solo est de se passer de binôme et de ne pas intégrer de palanquée. Et donc, de ne pas avoir de partenaire de plongée.

Si elle est souvent décriée, la plongée solo est pourtant pratique courante chez bon nombre de plongeurs qui choisissent alors d’évoluer hors structure. Dans cet article, vous allez découvrir toutes les infos sur la plongée solo et les bonnes pratiques que vous devez respecter si vous décidez de vous lancer dans cette aventure.

LIRE AUSSI ➡️ Plonger Hors Structure : Que Peut-On Faire (Ou Pas) ?

Il s’appelle Julien est passionné de photos sous-marines et ne veut pas imposer à ses binômes le temps infiniment long qu’il passe à maximum -10m pour réaliser ses clichés.

Elle s’appelle Nicole et plonge depuis longtemps hors structures, car les clubs et autres organisations ne sont définitivement pas son truc. Parfois, elle a besoin de s’immerger et n’a pas de binômes, alors…

Sébastien, Aldo, Corinne, Youssef, Nathalie… nous sommes nombreux à nous immerger seuls de temps en temps ou très régulièrement. Je dis « nous », car oui, il m’arrive de plonger solo. 

Mais pas n’importe comment, car cela ne s’improvise pas !

Rencontre avec des moniteurs convaincus par la plongée solo

C’était il y a (très) longtemps, j’ai rendez-vous avec deux moniteurs d’un des plus grands clubs de plongée de Suisse pour une immersion dans un lac. Lors du briefing, les deux compères, chef d’école et président du dit club (oui, j’étais bien entourée) me confient leur vision de la plongée solo.

Ils me disent qu’au sein de leur club, ils encouragent vivement leurs encadrants à plonger régulièrement seuls. Ceci pour augmenter leur self-control et apprendre à ne compter que sur eux-mêmes. Car, disent-ils, lorsque nous encadrons, nous devons non seulement nous gérer nous-mêmes si nous avons un problème, mais également gérer les autres autour. Mieux vaut donc être habitué à réagir de manière totalement autonome et à augmenter notre confiance en nos capacités.

À l’époque, j’avais été un peu impressionnée, mais intéressée par cet avis qui me paraissait frappé au coin du bon sens.

Une préparation rigoureuse

En plongée solo, la planification et la préparation auront la plus grande importance. 
Car il est une réalité : le plongeur solo ne peut compter que sur lui-même !

Quelques éléments incontournables de la plongée solo :

  • Se renseigner sur les Lois du pays où vous voulez vous immerger
  • Choisir une assurance qui couvre cette pratique
  • Y aller très progressivement
  • Avoir une redondance parfaite de son matériel. 
  • Maîtriser avec aisance sa configuration 
  • Connaitre le lieu de plongée (ou se renseigner dessus) et être vigilants aux paramètres comme la météo.
  • Préparer minutieusement son parcours et ses paramètres d’évolution : combien de temps ? Quelle profondeur ? Quel parcours ? Quelle est la réserve de gaz disponible ? …
  • Entretenir très régulièrement son matériel

Bien entendu, la plongée solo ne devrait être réalisée que par des plongeurs entraînés et assumant le risque de se retrouver seuls pour gérer une situation problématique. Ils auront suivi une formation de plongée complète et parfois même une spécialisation de plongeur solo ou self-reliant.

En effet, que vous soyez attiré par ce genre de plongée ou que vous la pratiquiez régulièrement, n’oubliez pas de respecter scrupuleusement les règles de prudence, car vous ne pourrez vous reposer sur personne d’autre que vous.

Règles incontournables à la plongée solo :

  • Ne pas aller au-delà de son expérience ; si cela peut paraître évident, ce point doit être prioritaire pour un plongeur solo. 
  • Privilégier des plongées dans la courbe de sécurité (sans paliers)
  • Limiter la profondeur
  • Limiter les distances à parcourir et privilégier les immersions proches du point de sortie/du bateau
  • S’interdire les plongées avec pénétration d’épave, de grottes…
  • Préférer la règle des tiers plutôt que celle des 100 bar (demi-tour une fois que vous arrivez aux deux-tiers de votre réserve d’air et sortie avec un tiers)

Une méthode intéressante : « What if »

Bien connu des plongeurs TEK , le « What if » consiste à imaginer tous les scénarios possibles de problèmes pouvant survenir dans le cadre de la plongée et des solutions pour y faire face. Naturellement, cela se fait… avant de partir plonger.

Exemples : 

  • Et si je suis essoufflé ? => Commencer immédiatement et calmement la remontée en expirant le plus profondément.
  • Et si je me prends dans des filets ? => Prévoir des moyens de coupe disposés à deux endroits différents.
  • Et si mon détendeur fuse ? => fermer le robinet incriminé et commencer la remontée
  • .…

Une fois toutes les précautions de bases effectuées (planification rigoureuse, check matériel…), c’est probablement la confiance en soi et la capacité à garder son sang-froid qui seront les meilleures alliées du plongeur solo.

Un bon self-control et une aisance dans la pratique de l’apnée sont certainement des bonnes idées pour les personnes tentées par l’expérience de la plongée solo. Cela diminuera vos risques d’être pris par l’angoisse en plongée.

En conclusion

Rien ne nous empêche de pratiquer la plongée solo. Quelque part entre la liberté grisante d’évoluer seul et le danger d’une immersion ou on ne peut compter que sur soi, ce type de plongée demande une préparation rigoureuse, de la confiance en soi et du matériel dédoublé et bien entretenu. Comme dans beaucoup d’autres activités, il s’agit avant tout d’une analyse de risque que l’on accepte ou pas de prendre.

Enfin, il faut insister sur le fait que la plongée est et doit avant tout rester un plaisir. 

Dès lors, nul besoin de s’engager dans des pratiques pour faire comme les autres ou pour dépasser ses propres limites. Aussi je ne peux que vous conseiller de ne pas vous risquer à la plongée solo si vous ne le sentez pas ou si vous n’en avez pas envie. Relisez pour cela la règle numéro 1 en plongée.

La plongée solo, ça vous tente ? Vous pratiquez ? Quelles sont les choses que vous mettez en place pour qu’elle se déroule de manière optimale ? 

Dites-moi cela en commentaire ci-dessous.

Et surtout… n’oubliez pas d’être heureux/heureuse 🤗

Hélène