Plonger au Costa Rica ailleurs qu’aux îles Cocos, possible ?
Plonger au Costa Rica… ailleurs qu’aux îles Cocos ?
J’avais depuis longtemps envie de découvrir l’Amérique latine et de me perdre dans les eaux océaniques de ses côtes sauvages. Plonger sur ce continent s’apparentait à un rêve pour moi. Bien sur, j’avais lu pas mal de choses sur les plongées aux îles cocos mais ce qui me tentait vraiment était plutôt de plonger au Costa Rica tout en me laissant le choix de découvrir ce pays qui me faisait rêver.
Quelques images
Choisir la destination : pourquoi partir plonger au Costa Rica ?
Parce qu’il était réputé paisible, beau et développant une politique touristique axée sur l’écologique, mon choix s’est porté sur le Costa Rica comme première destination de plongée en Amérique latine.
(Et parce que mes amis costaricains m’avaient bien vendu l’accueil et la sympathie des habitants du pays 😉 )
Le Costa Rica, si l’on exclut les îles Cocos, ce sont des kilomètres de côtes bordées d’une part par la mer des Caraïbes.
Ce côté est très peu développée dans le tourisme de plongée. D’autre part c’est l’océan Pacifique qui propose sa faune et flore riche et sauvage.
On entend souvent parler des plongées fabuleuses aux îles Cocos, seulement accessibles via une croisière de plongée.
Cependant, peu d’informations circulent sur la possibilité de plonger au Costa Rica le long des côtes pacifiques. Côtes qui abritent pourtant quelques centres de plongées.
Mais aussi des spots vraisemblablement intéressants disséminés principalement dans les eaux du Guanacaste.
J’ai voulu aller voir par moi même ce qu’étaient les plongées au Costa Rica.
J’ai donc embarqué à la fin d’un mois de mars à Amsterdam direction le Costa Rica pour ce voyage façon backpakeurs.
En effet, nous n’avions rien réservé, rien prévu, juste une voiture de location et une seule zone à explorer : le Guanacaste de Tamarindo à la frontière nicaraguayenne.
Le Guanacaste nous semblait être la seule zone intéressante pour plonger au Costa Rica dans l’océan Pacifique.
Arrivés sur le tarmac de l’aéroport de Libéria c’est la chaleur torride qui nous surprend.
Elle monte du sol et le vent est tout aussi brulant. Didier, mon binôme, me presse de rejoindre le hall de l’aéroport. Il espère y trouver un peu de fraicheur et récupérer la voiture avec air-conditionné.
Ne connaissant pas le pays et n’ayant aucun à priori sur les différents endroits du Guanacaste, nous décidons d’emblée de nous diriger vers le nord à la frontière avec le Nicaragua. Car j’ai très envie d’explorer la région de La Cruz et la baie de Salinas ou j’ai vu certains spots de plongée sur la carte.
Nous remontons le Guanacaste en empruntant la route 1, la célèbre Transaméricaine.
C’est là que nous croisons la route des premiers énormes camions qui y circulent dans les deux sens en continu. Tout autour de nous la nature est brulée par le soleil.
A propos de nos étapes
Le nord du Guanacaste
Notre premier arrêt aux Cabanas Canas Castilla est une révélation : la nature costaricaine est fabuleuse. Il faut dire que l’endroit en impose.
Des hectares de nature préservée, entretenue et balisée permettant de longues balades à la découverte des singes congos et des singes capucins évoluant tout autour de nous.
Perdus dans la multitude des chants d’oiseaux, des lézards, des papillons, … Le crocodile, inlassablement, arrive le matin sur sa pierre pour se dorer jusqu’à la tombée du jour.
L’endroit, tenu par un couple de suisses arrivés au Costa Rica depuis plus de 20 ans est tellement agréable que nous décidons, incroyable mais vrai, de nous octroyer un deuxième jour de pause dans cette merveilleuse forêt tropicale au lieu de partir vers un endroit où la plongée est possible.
Pas besoin d’aller visiter les parcs naturels bien trop fréquentés, tout est là autour de nous.
Nous allons jusqu’à la baie de Salinas, domaine de prédilection des kitesurfeurs. Cet endroit vaut certainement le détour mais n’est pas propice pour plonger au Costa Rica (aucun centres de plongée sur place).
Qu’importe, nous profitons de l’environnement exceptionnel de cette région des parcs. Nous admirons, dans la baie, les sportifs qui s’adonnent à leur passion et les pélicans qui s’amusent à piquer des têtes dans l’eau de manière synchrone.
Au loin le volcan nous fait de l’œil et, comme nous ne ressentons toujours pas le besoin de plonger (mais quel effet nous fait ce pays ???), nous décidons d’y faire notre prochaine halte.
Se détendre dans les montagnes
Dès le lendemain nous faisons route vers le volcan Orosi dans le Rincon de la Vieja. Nous trouvons une chambre dans le Buena Vista Lodge, une sorte d’hôtel proposant toute une série d’activité.
Nous qui étions venus pour plonger au Costa Rica, sommes alors embarqués dans des activités plutôt surprenantes. Si les ponts de singe en pleine nature grincent sous nos pas, les sources chaudes (très chaudes !) sont un véritable bonheur après les bains de boues.
Je pense que ce doit être à ce moment, en regardant le magnifique coucher de soleil que l’envie d’aller tremper nos palmes nous a surpris.
Il faut savoir qu’habituellement, toutes mes vacances sont dédiées à la plongée. Ici, nous décidons de nous laisser surprendre par l’ambiance si différente du Costa Rica… Avant de nous faire rattraper par mon amour de la plongée.
La région de Tamarindo à Playa del Coco
Le lendemain, après un copieux petit déjeuner (le célèbre Gallo Pinto), nous filons alors vers Playa Grande. (Parce que nous ne voulons pas aller dans Tamarindo même).
Nous trouvons refuge dans un gite absolument atypique.
L’hôtel El Oasis, comme son nom l’indique, est un véritable havre de paix. Ici, tout est soigné et agencé dans un souci d’harmonie. La décoration est fabuleuse et invite à la détente et la quiétude.
De l’autre côté de la palissade, les singes congos viennent hurler pour nous souhaiter la bienvenue.
Titi et Camille, le jeune couple de français qui nous accueille avec leurs deux enfants sont généreux de mots et de sourires.
Nous passerons deux belles soirées à discuter avec eux et un couple de leurs amis sur le sens de la vie et les chemins que chacun emprunte… Encore de belles rencontres.
Nous organisons notre future demi-journée de plongée mais, rien ne presse et le lieu est magnifique.
Nous décidons de nous perdre encore un peu sur les immenses plages des alentours (dont Playa Grande qui accueille à la bonne saison les tortues luth, les plus grandes au monde, lors de la ponte). Cela, avant d’atterrir dans un petit bar au milieu de nulle part pour un apéro et une balade dans les mangroves.
Le soir, nous préparons avec soin notre matériel de plongée et sentons l’envie de s’immerger de plus en plus forte.
Plonger au Costa Rica,… nous voilà
Ce n’est que le cinquième jour que nous allons enfin plonger au Costa Rica.
Notre choix de structure de plongée s’est porté sur le centre de plongée Seahorse Diving… Parce que nous n’en connaissions aucun en particulier.
Parce que les prix pratiqués étaient à peu de choses les mêmes partout.
Ou simplement parce que c’est le seul qui nous a répondu (!!!) alors que nous avons contacté tous les centres en anglais ou espagnol.
Peut-être aussi parce que ce centre-là est tenu par Bruno, un français. Plus facile pour moi qui ne maitrise pas l’espagnol… Et qu’il semblait avoir un super bateau.
Nous avons rendez-vous à 9h pour une matinée de deux plongées sur les îles Catalinas à une demi-heure de bateau.
Nous sommes accueillis très sympathiquement par Yann le moniteur qui nous servira de guide à nous et à un autre couple de plongeurs francophones. La politique de Seahorse Diving est : peu de plongeurs sur le bateau pour des plongées où on se fait plaisir. Exactement ce que j’aime !
Le bateau tient ses promesses. Il est confortable et rapide, j’adore.
Nous filons tout droit vers les îles Catalinas accompagnés de bancs de thons qui s’en donnent à cœur joie. Je sens le vent chaud sur ma peau… Quel bonheur.
Première plongée…
Première impression en se mettant à l’eau : elle est chaude. Mon ordinateur me dit qu’elle avoisine les 27°C. Avec ma combinaison de plongée cinq millimètres, je me sens hyper bien.
Nous descendons dans une eau présentant une visibilité relativement bonne. Une fois la palanquée prête, nous suivons notre guide de plongée en restant en arrière comme prévu dans le briefing.
Tout à coup, c’est le choc thermique. L’eau se trouble, la visibilité se réduit, le courant se renforce et la température chute aux alentours des 19°C.
C’est une particularité des côtes Pacifiques de cette partie du monde. Des courants froids (voir très froids) viennent surprendre les plongeurs durant leurs immersions.
Quelques instants plus tard, l’eau redevient chaude et plus claire.
… et premières surprises
Durant cette première plongée je vais assister à un évènement surprenant : une bagarre de raies pastenagues ! Moi qui croyait que les raies étaient plutôt calmes et paisible.
L’attaque d’une énorme raie pastenague sur une autre m’a réellement surprise. Un peu plus loin, une raie aigle passe paisiblement.
Nous continuons la plongée et apercevons l’un ou l’autre requin de récif qui rôdent autour de nous. Tout cela, au milieu de la faune typique de l’océan Pacifique et des poissons de toutes les couleurs.
Déjà, il est temps de remonter. Nous nous rejoignons tous vers 5 mètres pour effectuer notre palier de sécurité quand mon regard est attiré vers le bas.
Une magnifique raie aigle évolue juste en dessous de nous.
Alors que je donne quelques coups de palmes pour la photographier, je sens une présence à ma droite : 6 raies mantas (ou modulas ?) passent à deux mètres de moi.
A peine ai-je eu le temps de réaliser ce qu’il se passe, de beeper mon binôme avec mon Buddy Watcher qu’il est presque trop tard pour déclencher la photo.
Quelle merveille ! 6 raies en rang serré qui semblent voler à mes côtés si paisiblement et qui disparaissent pourtant tellement vite. Un moment de grâce pour un souvenir inoubliable.
Deuxième plongée : le mur
La deuxième plongée au Costa Rica marquera un évènement tout à fait particulier pour moi. Pour la première fois dans ma vie de plongeuse, je vais entrer dans un immense mur de poissons.
J’étais déjà émerveillée par la faune présente sur le site, les bancs de poissons chirurgiens, les requins, les poissons coffres et les raies aperçues de très loin cette fois mais cette rencontre-là, en toute fin de plongée était magique.
L’espace d’un instant, ce sont tous mes repères qui s’en vont. Je ne sais plus où est le haut, le bas, le tombant, … Et je me sens agréablement désorientée, emportée par cet énorme banc de poissons.
Je ressors de cette plongée avec le sentiment une fois de plus d’avoir eu cette chance immense de partager une petite tranche de vie avec l’extraordinaire vie sous-marine.
Finalement, s’immerger au Costa Rica dans la Guanacaste, ça vaut la peine ?
Très sincèrement la réponse est OUI. Mais pas pour y faire un séjour exclusivement de plongée.
En effet, les fonds marins semblent trop incertains (visibilité, température, rencontres, …) selon les témoignages que nous avons récoltés et nos expériences, les plongées relativement chères et ce serait passer à côtés des richesses à découvrir aussi sur terre.
Mes coups de cœur dans le Guanacaste sont très certainement la frontière avec le Nicaragua, les volcans, Playa Grande et Playa Conchal (très belle ambiance).
Par contre, la bien connue Playa del Coco offre à mon sens très peu d’intérêt et nous l’avons fuie dès que possible.
Le Guanacaste est une destination merveilleuse, sèche et ensoleillée.
Cette région permet de combiner d’un côté la découverte de la nature costaricaine et d’une faune et flore terrestre riche et de l’autre l’exploration de fonds marins sauvages réservant de très belles surprises.
Très certainement une belle destination si vous voyagez avec des non-plongeurs.
Attention cependant, comme dans le reste de l’Amérique latine, l’ambiance du Costa Rica est particulière. Les maisons sont entourées de barbelés.
Chacun protège le peu qu’il possède sans que l’on perçoive de l’insécurité. Non habituée à ces pratiques, se fut tout de même, en ce qui me concerne, un choc culturel pour moi qui ait l’habitude d’aller vers les autres et de faire confiance.
Plonger au Costa Rica dans le Guanacaste, en bref :
Les points négatifs :
- Les plongées sont chères (très chères) sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. Vu que les sites sont relativement proches et le carburant bon marché
- Les conditions de plongée ne sont pas toujours idéales. Pas mal de périodes où la visibilité est moyenne voir médiocre
- Les courants froids
- L’alternance des moments. Il est important de savoir ce que vous voulez voir en plongée car chaque période offre son spectacle. Les raies mantas, les requins bouledogs, les tortues,… ne sont pas présents à toutes les périodes. Dès lors, il est important de bien se renseigner sur le meilleur moment pour plonger au Costa Rica avant de s’y rendre
Les points positifs :
- Un centre de plongée à taille humaine comme j’aime
- Grande richesse de la vie sous-marine typique des côtes océaniques
- Impression de se retrouver dans un environnement sauvage et préservé
- Eau chaude (la plupart du temps et quoiqu’il arrive dans les premiers mètres pour faire les paliers)
- Sites de plongée proches
- Possibilité de voir du gros
…Bien sur c’est mon point de vue sur deux plongées. Bien qu’elles m’ont beaucoup plues, j’ai préféré continuer mon exploration du pays qui offre tant de merveilles à découvrir.
Ai-je eu tort ? Il paraitrait que l’on croise des requins bouledogues sur certains sites… à d’autres périodes
Est-ce que je retournerai plonger au Costa Rica ?
Oui, si l’occasion se présente à moi. Même si, point de vue plongée, ce n’est pas ma destination coup de coeur. Les amateurs de l’Amérique latine se régaleront et agrémenteront leur séjour par quelques plongées sauvages dans les eaux chaudes du Costa Rica.
Pour ma part, j’étais heureuse de découvrir le Guanacaste au Costa Rica et de profiter de ces deux belles plongées.
Cependant, comme il existe encore tellement de destinations et de spots de plongée à découvrir, j’irai plus spontanément une prochaine fois vers d’autres régions du monde. Pourquoi pas tenter l’Asie ? 👌🏻
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Hélène
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