Plonger avec du diabète comme ce jour avec Nahima
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Plonger avec du diabète

Il existe des maladies qui sont des contre-indications incontournables à la plongée. D’autres qui demandent des adaptations, d’autres enfin qui n’ont aucune incidence. Parfois cela fait peur à la personne impactée et/ou à ses binômes. Plonger avec du diabète se positionne dans une catégories : celle demandant des adaptations.

C’est ce que j’ai appris, ce jour-là en rencontrant Nahima

Il fait chaud sur la Jamaïque. Je monte à bord du bateau qui nous emmènera faire notre dernière plongée sous ces latitudes tropicales.

Comme c’est la dernière j’ai décidé de la faire sans appareil photo, juste pour le plaisir de me concentrer sur la sensation de plonger. Ce pourquoi, je n’ai pas de photos « sous l’eau » de cette expérience. En route vers le spot, je discute avec une des personnes de notre palanquée du jour, Nahima.

Nahima est française. Elle a pas mal voyagé et nous échangeons joyeusement autour de notre sujet favori : la plongée.

Nahima a appris la plongée il y a plusieurs années lorsqu’elle travaillait en Indonésie. Depuis, elle ne rate pas une occasion de s’immerger. Je l’interroge sur la pastille qu’elle porte sur son dos.

Plonger avec du diabète comme c'est le cas de Nahima ma binôme du jour

Nahima m’apprend qu’elle souffre de diabète.

De prime abord, cela ne m’impressionne pas, j’ai déjà plongé avec une personne diabétique. En effet, un binôme régulier est diabétique type 2 (sans que je sache ce que cela signifie vraiment) et m’assurait qu’il n’y avait aucun problème en plongée.

Dès lors que je le savais médicalement suivi et autorisé à plonger, il me semblait que le diabète n’était pas une contre-indication majeure à la plongée.

C’est alors que Nahima m’explique les différences et que je comprends que plonger avec du diabète n’est peut-être pas si simple que ça… Mais qu’il ne faut pas en avoir peur

Le diabète expliqué par Nahima

Tout le monde connaît le diabète, mais très peu de gens savent qu’il y a 3 types de diabètes :

Le type 1

« Le diabète juvénile où insulino-dépendant : car il apparaît chez le jeune adulte ou même chez l’enfant »

Ce diabète apparaît lorsque le pancréas ne produit plus d’insuline ou n’en produit pas assez. Cela peut être causé par une attaque virale ou toxique, ou par une réaction auto-immune qui entraîne la destruction des cellules bêta du pancréas, lesquelles sont responsables de la synthèse de l’insuline.

▶️ Il touche environ 10 % des diabétiques.

Le  type 2

« Le diabète du bon vivant, je mange bien et je ne fais pas trop de sport »

Souvent désigné sous les noms de « diabète non insulinodépendant » ou « diabète de l’adulte », le diabète du type 2 est caractérisé par le fait que l’organisme devient résistant à l’insuline. Ce problème survient généralement chez les personnes de plus de 45 ans, mais l’incidence est en forte croissance chez les plus jeunes.

▶️ Il touche environ 90 % des diabétiques : ce type de diabète est le plus fréquent (425 millions de personnes sont atteintes dans le monde)

Le type 3

« Le diabète temporaire celui qui atteint les femmes pendant leur grossesse »

Se définit comme tout diabète ou intolérance au glucose qui se manifeste durant la grossesse, le plus souvent au cours du 2e ou 3e trimestres. Le diabète gestationnel n’est que temporaire et disparaît peu après l’accouchement.

Le diabète de Nahima

« Je suis diabétique de type 1, mon pancréas ne produit pas d´insuline. (Et c’est la première fois que j´en parle ! Ajoute-t-elle avec son large sourire )»

Nahima est diagnostiquée par hasard à la suite d’un contrôle de routine avec une prise de sang.
« Un mini-tsunami dans ma vie »

Comme quoi rien n’est acquis. Mais surtout, Nahima ne connaissait rien du diabète et encore moins le type 1 et a du donc tout en apprendre.

Le diagnostic est unique, universel au monde. Le seul traitement possible est l’injection d’insuline.
Il y a différent moyen d’injecter mais les plus efficaces reste le stylo Insuline ou la pompe à Insuline.

Aussitôt diabétique, aussitôt deux mots rentrent dans le vocabulaire quotidien :

1- L’hypoglycémie (Hypo) qui se définit comme une baisse du taux de sucre dans le sang au-dessous de 4 mol/L, 
2- L’hyperglycémie (Hyper) se définit par une glycémie (taux de sucre dans le sang) au-delà des valeurs cible pour la majorité des personnes diabétiques, soit au-dessus de 7 mol/L, à jeun ou avant un repas ou au-dessus de 10 mol/L, deux heures après le début d’un repas.

« Ces deux évènements régissent ma vie, mes humeurs, mon état de fatigue, ma circulation sanguine et aussi la cohérence de mes propos (Exemple : en état d’Hyperglycémie, je raconte souvent des bêtises ) » me dit Nahima.

Des progrès encourageants

Les progrès de la médecine sont au top, aussi, fini les personnes se piquant les doigts pour mettre une goutte de sang sur une languette et attendre le résultat. Ça, c’est un peu l’âge de pierre du diabète.
Aujourd’hui, Nahima porte un capteur de glycémie (24/24 et 7/7). Une révolution qui propulse les diabétiques dans un temps bien plus moderne.

Bien sûr, cela lui facilite la vie et elle s’injecte quotidiennement deux types d’insulines:
– la bolus : à chaque prise de repas, de snacks ou autres aliments ou pour corriger sa glycémie
– la basal : Lente pour couvrir 24h tous les soirs avant de se coucher

Il lui arrive de s´injecter de l’insuline 8 fois /jour pendant les mauvais jours. Aussi elle ne peut pas avoir de pause. Elle ne peut pas dire : « aujourd’huije ne ferai rien ou dire : Chéri, demain j´arrête ! »

Mais son plus gros fardeau c´est l’hypoglycémie pendant la nuit, car cela l’empêche de dormir et elle est à l’origine de moments très désagréables : sueurs importantes, palpitations, cauchemars…

C´est quand Nahima accumule ces « hypos » qu’elle regrette de ne pas avoir un pancréas qui fonctionne. Mais elle compte aussi sur les recherches pour lui annoncer un jour prochain un nouveau moyen de régénérer les cellules de son pancréas.

En attendant le jour – J, elle n’a jamais renoncé à une activité ou un loisir à cause du diabète.

Plonger avec du diabète

Vis-a-vis d´autres atteints de maladie chronique, Nahima se sent très chanceuse car elle peut vraiment tout faire avec le diabète.

Avec quelques adaptations, elle s’autorise à plonger aussi souvent qu’elle le peut.

Un calamar lors d'une plongée en Jamaïque

Plongées sous conditions

Pour plonger avec du diabète, Nahima met en place quelques précautions : elle a toujours sur le bateau ses stylos d’insulines, son capteur et du sucre ( des trucs à grignoter ).

Elle emporte avec elle son certificat médical lui autorisant la pratique de la plongée.
De même, elle avertit toujours son binôme de son état de santé avant la plongée. Bien entendu, l’idée ici est de prévenir un éventuel accident de plongée.

Si elle a découvert la plongée il y a 15 ans en Indonésie (elle n’était pas encore diabétique), aujourd’hui diplômée PADI, elle continue de plonger seule ou avec des amis.

Le risque existe car il y a toujours un risque d’une hypoglycémie sévère mais si on prépare bien sa sortie, plonger avec du diabète est possible et tout se passe très bien me dit-elle.

Finalement, sous l’eau, je deviens une plongeuse comme les autres.

Alors que dans le passé les médecins étaient résistants à l’idée de laisser des personnes diabétiques plonger, aujourd’hui ce n’est plus une contre-indication majeure. Pour autant que la personne soit suivie régulièrement par un spécialiste et mettent en place les conditions de leur propre sécurité comme Nahima.

Recommandations pour plonger avec du diabète

  • Etre suivi régulièrement par son médecin
  • Contrôler en continu sa glycémie au moyen d’un capteur de glycémie
  • Avoir toujours avec soi son insuline
  • Etre vigilant à effectuer toutes les mesures de glycémie avant et après la plongée
  • Emporter du glucose
  • Bien s’hydrater
  • Informer les personnes qui plongent avec vous et les personnes assurant la sécurité sur le bateau
  • Privilégier les plongées ne demandant pas trop d’efforts physique : on plonge pour le plaisir
  • Dans la même idée, préférer des plongées moins profondes et moins longues
  • Ne pas plonger si on le sent pas

Avec l’accord d’un médecin et en suivant ces quelques recommandations, plonger en souffrant de diabète en tant que plongeur ou binôme n’est plus plus à craindre et (re)devient possible.

Encore plus d’info sur le site de l’association Diabète et Plongée

Plonger avec du diabète mais surtout … avec plaisir et positivisme

Nahima a mis en place des conditions pour pouvoir plonger avec du diabète. Et ce qui étonne le plus chez elle c’est surement sa positivité et son sourire à toutes épreuves. Et cette joie de vivre était tellement contagieuse que nous en avons gardé des liens d’amitié.

Bien sur, l’histoire de Nahima est un espoir pour tous les personnes atteintes de diabète qui voudraient malgré tout plonger. Et au delà un message à toutes personnes atteintes d’un diabète :

Ne renoncez pas à vos rêves mais préférez mettre en place les conditions qui vous permettront de les réaliser… Avec plaisir et en toute sécurité

Cependant, et bien qu’elle soit arrivée à gérer sa vie avec sa maladie, Nahima rappelle qu’il faut continuer à éveiller les consciences sur le diabète et les dangers du SUCRE dans notre alimentation :

5 millions de personnes sont mortes, des suites du diabète en 2015. 1 personne meurt du diabète toutes les 6 secondes dans le monde, soit plus que le sida, la tuberculose et la malaria.

A nous de rester vigilant et de prendre soin de notre santé, de notre corps pour encore de très nombreuses magnifiques plongées.

✅ A ce propos savez vous ce qu’il est conseillé de manger avant une plongée ? En savoir plus 

Cet article fait 1600 mots soit un temps estimé de lecture de maximum 7 minutes.
7 minutes qui font que vous n’avez maintenant plus peur de plonger avec du diabète et/ou de plonger avec une personne souffrant de diabète. Sympa n’est-ce pas ?

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Plonger avec du diabète ? Quelles sont vos expériences personnellement vécues ou observées ?

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Et surtout… n’oubliez pas d’être heureux /  heureuse 🤗

Hélène

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