Un plongeur sur un tombant

Équivalence en plongée : quand votre niveau ne vaut plus rien

Pas toujours facile de s’y retrouver lorsque l’on veut plonger en France. La problématique de l’équivalence en plongée peut parfois donner lieu à des situations qui devraient être évitées.

En effet, alors que dans le reste du monde il existe un certain consensus sur les certifications de plongée, « un peuple d’irréductibles gaulois résiste encore et toujours ».

Bien sûr, dans la bande dessinée, cette situation est amusante. Mais dans la réalité de notre monde de plongée, cette résistance particulière pose parfois de réels problèmes.

Autant aux plongeurs étrangers qu’aux plongeurs français ayant effectué un cursus à l’étranger ou dans une filière de formation non reconnue par le code du sport.

Equivalence en plongée : pas si simple

Le monde d’aujourd’hui permet de découvrir les richesses sous-marines aux quatre coins de la planète. Les gens sont plus mobiles et ont envie d’aller vers de nombreux horizons.

De ce fait, nombre d’entre nous tirent profit de leurs vacances pour découvrir les merveilles du monde marin. Certains en profitent pour passer l’un ou l’autre brevets de plongée durant leurs vacances.

D’autres veulent s’ouvrir à de multiples expériences. Ceux là choisissent de faire un cursus patchwork dans divers organismes de certification.

D’autres enfin préfèrent apprendre tout au long de l’année dans des structures (associatives ou pas). Structures proposant des cursus de formation propres à l’environnement dans lequel ils souhaitent évoluer.

La plupart du temps, cela n’a aucune espèce d’importance.

En effet, le code du sport permet aux directeurs de plongée des centres français de donner des prérogatives de plongée aux plongeurs et plongeuses qui fréquentent leurs centres.

Mais parfois, il arrive que des plongeurs et plongeuses se rendent dans des centres de plongée français et ont de (très) désagréables surprises concernant l’équivalence en plongée.

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Refus de valider des prérogatives et déconsidération d’un brevet 

Peut-on décemment refuser de valider des prérogatives ? Et, pire encore, de déconsidérer un brevet parce qu’il n’est pas français ? Ce fut mon cas cette année là.

Dans un soucis de respecter ma philosophie, les noms des personnes ont bien entendu été modifiés.
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Invitée pour plonger

C’est l’été et il fait beau. Je suis heureuse car je me rends dans un centre de plongée en France. En effet, je suis invitée par mon ami Jean à plonger avec lui dans le centre que fréquente sa collègue Lola. Il s’agit d’un centre connu et réputé dans cette région de France. 

Comme il n’y a plus de place pour la voiture devant le centre, je prends nos sacs de plongée et laisse mon binôme chercher un endroit adéquat pour garer le véhicule.

Je rejoins Jean qui se trouve déjà au centre avec Lola.

Peu après mon arrivée, David, le responsable de cette structure, un centre de plongée PADI et FFESSM, vient me saluer et me demande mon niveau de plongée afin de composer les palanquées. Je le lui donne bien volontiers, j’ai hâte de découvrir le nouveau spot promis. Il me demande ensuite le niveau de mon binôme qui va arriver.

Je lui réponds « Course director ». Ce à quoi David me rétorque « non je te parle d’un vrai niveau de plongée » 

Equivalence en plongée : quand on déconsidère les autres

J’en reste sans voix. Réellement, je suis abasourdie. Je marque un temps d’arrêt. Lui attend ma réaction.

Comment cette personne, responsable en plus d’un centre PADI (tout proche de NAUI) ose-t-elle si ouvertement dénigrer les acquis, compétences et expériences de mon binôme sans jamais l’avoir vu ? Sans rien connaitre de lui ?

Inutile de vous dire que si mon ami Jean n’était pas présent j’aurais simplement et calmement remballé nos logbooks et serais allée voir ailleurs.

Au lieu de cela, je sors la carte de moniteur 3* CMAS de mon binôme en lui demandant si cela lui convient. David regarde la carte de très près (au cas ou elle serait fausse ? ) et me dit  « oui, maintenant ça va » en me rendant la dite carte.

Même si je suis en colère, je choisis de taire ces réflexions à mon binôme lorsqu’il arrive.
De nature positive, je me convaincs que c’est passé et décide de me concentrer sur le plaisir de la plongée à venir.

La plongée est prévue sur un spot de -40 m de fond. David nous propose de faire une palanquée avec Lola. Jean ayant un niveau de PE40 FFESSM (plongeur devant être encadré dans la zone des -20m à -40m), David lui attribue un de ses moniteurs. Jean est déçu et nous aussi car nous voulions plonger ensemble.

Aussi, nous proposons à David d’encadrer Jean puisque nous sommes tous deux moniteurs 3*CMAS. Cela afin que nous puissions plonger avec notre ami (nous étions venus pour cela, je le rappelle).

La déconsidération continue…

Sèchement, le responsable du centre nous répond « Non ! Vous, vous n’encadrez pas » … ok. Il me semble pourtant que notre niveau de moniteurs 3*CMAS nous autorise tout à fait à encadrer un membre de notre palanquée. Soit, nous nous conformons à ce que le responsable du centre souhaite.

Nous rejoignons le bateau. Arrivés sur le spot, Lola, la collègue de Jean qui a l’habitude de fréquenter le centre demande à haute voix devant l’ensemble des plongeurs et plongeuses si Jean peut plonger avec elle.

David commence à dire « non tu n’es pas N4, je n’ai pas le droit, c’est une structure commerciale ici » (euh, pourquoi, dans l’associatif, il croit qu’elle aurait le droit ? ). Cela, avant de céder ouvertement en rajoutant « ok, tu le surveilles mais pas de bêtises, vous ne dépassez pas les -40m, promis ? »

Mon binôme et moi-même sommes sidérés.

Incrédules, nous formons donc une palanquée de 4 dans laquelle nous, moniteurs 3* CMAS, n’avons pas le droit d’encadrer notre ami plongeur PE40 qui est pris en charge par une plongeuse N3 ! Le tout, dans un grand centre jouissant d’une très bonne réputation.

Et après, on voudrait que je trouve cela sérieux ?

A mes yeux, ce qui s’est passé revient à dire que notre niveau ne vaut plus rien une fois entré sur le territoire français. De ce fait, je suis perplexe sur l’application de cette réglementation relative au sport en France. Et je me permets de douter de la qualité du système qui m’apparaît soudain arbitraire et dépendant de l’humeur et/ou du jugement du responsable de centre (#Ilfallaitquejeledise )

Ma connaissance du code du sport français est certainement imparfaite. Pourtant, je me renseigne tout de même sur les réglementations en vigueur dans les pays où je suis amenée à plonger. Je n’ignore pas que le directeur de centre/de plongée est seul juge des prérogatives de plongée accordées dans son centre pour les détenteurs de certifications non reconnues par le code du sport. Je n’ignore pas non plus qu’il peut refuser de reconnaître les prérogatives liées à un brevet autre que ceux indiqués dans le code du sport. (Mais le faire avec politesse et courtoisie serait un minimum ). Cependant,  je m’interroge sur le fait qu’il ne reconnaisse pas les prérogatives du porteur d’un brevet CMAS. Brevet pourtant reconnu par le code du sport français. Et donc ici notre capacité d’encadrer.

Etant donné que j’ai de nombreux amis et de la famille en France, il m’arrive régulièrement d’aller y plonger. Mais jamais je ne m’étais retrouvée face à une telle situation. (Heureusement, cela doit montrer que c’est peut-être un cas isolé ?)

Mais alors, que faire ?

J’ai conscience que le code du sport en France ne facilite pas les choses. Et que, finalement, ce sont les professionnels du secteur qui en pâtissent. Mais pourtant, cela fait partie de la Loi et il leur faut bien faire avec. Je sais qu’il y a une majorité de personnes de bonne volonté dans le secteur de la plongée. Et je me réjouis à chaque nouvelle rencontre.

Cependant, je me dis que, outre le code qui empêchent les professionnels de parfois faire ce qu’ils souhaiteraient, un minimum de bonne volonté et d’ouverture enrayeraient facilement ce genre de situation de déconsidération des capacités et expériences des personnes. A moins que les professionnels ne demandent purement et simplement une modification du code ? Ou une reconnaissance moins arbitraire des brevets de plongée ?

Ceci afin d’éviter que les plongeurs formés à l’étranger ou au travers d’autres filières de formation ne désertent la France pour se tourner vers d’autres destinations comme j’en avais parlé dans l’article consacré à la plongée en recul au sud de la France.

Une autre piste étant de travailler sur comment booster (facilement) une plongée de qualité en France ?

Mise à jour: Les très nombreux commentaires reçus au travers des réseaux sociaux et/ou directement en commentaire ci-dessous m’ont permis d’en apprendre plus sur le système français régissant la plongée. En effet, il apparait en autres choses que le système français est plus complexe que le « simple » Code du sport. Mais qu’il existe aussi des solutions positives et constructives pour qui se montre ouvert et respectueux. Apprendre toutes et tous ensemble pour moi qui adore l’apprentissage au travers de l’intelligence collective est un véritable bonheur. Et pour cela, … je vous remercie.

En savoir plus ▶️  l’incroyable impact de l’intelligence collective en plongée

Pour répondre aux questions simples concernant les premiers niveaux de plongée :

Formation Niveau 1 de plongée : comment le passer, où, en combien de temps, à quel âge, pour quel tarif… et pour aller à quelle profondeur ? 

La formation Niveau 1 de plongée sous-marine s’adresse aux débutants dès 12 ans. Elle se déroule sur 3 à 5 jours dans des centres de plongée agréés, mêlant théorie et plongées pratiques en milieu protégé puis en milieu naturel. Cette formation, habituellement délivrée à la FFESSM, permet de plonger jusqu’à 20 mètres de profondeur sous la supervision d’un professionnel. Les tarifs varient selon le lieu et les services inclus (équipement, certification). Elle est accessible partout dans le monde, particulièrement dans les zones réputées pour la plongée sous-marine.

Quels sont les niveaux PADI ? 

Les niveaux PADI structurent la progression dans la plongée sous-marine, débutant par le cours Open Water Diver pour les novices, permettant de plonger jusqu’à 18m. Viennent ensuite Advanced Open Water Diver pour perfectionner les compétences et aller jusqu’à 30m, puis Rescue Diver pour apprendre le sauvetage. Les niveaux professionnels commencent avec Divemaster, suivi d’Instructor Development Course (IDC) pour devenir instructeur. Chaque niveau augmente la profondeur de plongée autorisée et les compétences acquises. Les plongeurs se forment dans un centre agréé PADI. 

Quel niveau faut-il pour plonger tout seul ? 

Pour plonger en toute autonomie, il est généralement requis d’atteindre le niveau Advanced Open Water Diver chez PADI ou son équivalent dans d’autres systèmes de certification. Ce niveau confirme que le plongeur possède les compétences nécessaires pour planifier et exécuter des plongées en toute sécurité sans la supervision directe d’un professionnel, jusqu’à une profondeur maximale de 30 mètres.

Quelles sont vos expériences concernant l’équivalence en plongée en France ?

Rassurez-moi et dites-moi que je suis la seule à avoir vécu un cas comme celui-là en me laissant un commentaire ci-dessous directement sur le blog.

Et surtout … N’oubliez pas d’être heureux / heureuse 🤗

Hélène

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